Enfants loups (Les)

Hana et ses deux enfants, Ame et Yuki, vivent discrètement dans un coin tranquille de la ville. Leur vie est simple et joyeuse, mais ils cachent un secret: le père, décédé accidentellement il y a quelques années, était un homme-loup et pouvait de transformer quand il le désirait. Ses enfants ayant reçu le même pouvoir, leur maman décide de quitter la ville pour les élever à l’abri des regards. Ils emménagent dans une maison foraine, à la lisière d’une forêt luxuriante.

Au fil d’un scénario à la fois magnifiquement efficace et émouvant, le réalisateur japonais parvient à nous ensorceler. En venant s’installer à la campagne pour protéger le secret de ses enfants, mi-humains mi-loups, la jeune veuve de cette saga familiale, partagée entre sa raison, qui la fait douter d’elle-même, et son instinct, qui lui permet de s’adapter à la situation, offre à son fils et à sa fille de choisir eux-mêmes entre l’appel de la société et celui de la nature. Disons encore que si les petits sont bien des loups-garous, le sujet n’est jamais traité comme un élément fantastique, mais plutôt comme un lourd secret qui justifie l’isolement relatif du trio familial. Dans un astucieux mélange d’animation traditionnelle et d’images de synthèse, Hosoda prend le temps de faire évoluer ses personnages dans des décors somptueux, cette approche étant résolument mélancolique et visuellement envoûtante.

Un bémol cependant, ce film aurait gagné à être amputé d’une vingtaine de minutes, guettés que nous sommes ici ou là par l’ennui.