Neige tombait sur les cèdres (La)

Affiche Neige tombait sur les cèdres (La)
Réalisé par Scott Hicks
Pays de production U.S.A.
Année 1999
Durée
Musique James Newton Howard
Genre Drame
Acteurs Max von Sydow, Sam Shepard, Ethan Hawke, Youki Kudoh, Anne Suzuki
Age légal 12 ans
Age suggéré 15 ans
N° cinéfeuilles 387

Critique

La couverture du dossier de presse met en exergue le réalisateur de SHINE, cette seule mention semblant permettre de faire l’éco-nomie du nom de Scott Hicks… Quoi qu’il en soit, on retrouve le même intérêt pour une histoire vraie, plus ancienne que celle du pianiste névrotique qui a dopé les ventes des concertos pour piano de Rachmaninoff.

La neige est effectivement présente, de même qu’un épais brouillard, et une lumière crépusculaire baigne l’ensemble du film. L’action se déroule sur une île du Puget Sound où cohabitent plus ou moins harmonieusement des Anglo- et des Nippo-Américains, ces derniers ayant le droit relativement restreint de travailler dans les cultures de fraises et autres baies. Arthur Chambers (Sam Shepard), éditeur et rédacteur de la feuille locale, contribue à cette coexistence pacifique: son fils Ishmael (Ethan Hawkes) ne parvient pas à oublier un amour d’enfance, Hatzue (Youri Kudoh), mariée depuis à un Japonais, Kazui Miyamoto (Rick Yune). Le bombardement de Pearl Harbor divise la communauté à l’équilibre fragile; les Japonais sont concentrés dans des camps d’internement.

Kazui, qui s’est battu comme officier américain contre les Allemands, se trouve être le principal suspect de la mort d’un pêcheur à qui il voulait acheter un terrain acquis autrefois par son père. Ishmael, qui a perdu un bras pendant la guerre, est déchiré entre son amour pour Hatzue et la recherche de la vérité. Que sortira-t-il du procès?

Tiré d’un livre à grand succès de David Guterson paru en 1995, le film évoque bien, en une reconstitution soignée, le microcosme d’une population insulaire où tout le monde se connaît. Personnages pittoresques (Max von Sydow en vieil avocat matois; un médecin-légiste pointilleux; des personnages intéressants), beau travail sur l’image et la lumière, ambiance oppressante, décor naturel plutôt désolé - mais, au bout du compte une volonté de didactisme à la limite de la pédanterie et une manière de prendre le spectateur par la main un peu infantilisante. Mais peut-être faut-il cela pour conscientiser un certain grand public?

A quand un film du même genre sur l’attitude des Etats-Unis à l’égard des Juifs requérant l’asile pendant la dernière guerre?…

Daniel Grivel