Magasin des suicides (Le)

Le réalisateur français a signé quelques films qui méritent l’attention, MONSIEUR HIRE (1989), LE MARI DE LA COIFFEUSE (1990), RIDICULE (1996), LA FILLE SUR LE PONT (1999). Il a aussi surpris avec DO-GORA, OUVRONS LES YEUX (2004) un documentaire sur l’Asie du Sud-Est. Mais où veut-il en venir avec LE MAGASIN DES SUICIDES?

A propos du roman de Jean Teulé (Julliard, 2007) qu’il adapte ici, «sa fantaisie, sa liberté m’ont enchanté», a-t-il expliqué au dernier Festival de Cannes où son film était présenté hors compétition dans la catégorie «Junior» (Réd.: avec une projection strictement réservée aux enfants...) Leconte en a toutefois modifié la fin pour lui donner une couleur plus optimiste. Surtout, il en fait un dessin animé. L’animation met la réalité à bonne distance. Le film devient une sorte de farce, relevée par le dessin de Régis Vidal. Mais le sordide de l’histoire déconcerte, même si sa morale est joyeuse. LE MAGASIN DES SUICIDES n’a en tout cas rien d’un film pour enfants.

C’est l’histoire d’une ville où triomphe le désespoir. Le nombre effrayant des suicides fait l’affaire de Mishima, de sa femme et de leurs deux enfants, qui travaillent en famille dans leur magasin où l’on trouve toutes sortes de moyens pour en finir avec la vie. Or, lorsque Madame Mishima met au monde un troisième fils, c’est la consternation: le bébé sourit. Alan grandit du côté ensoleillé de l’existence. Il chante, s’enthousiasme, éclate de rire. Et complote avec ses camarades d’école! Car il refuse de voir les siens entretenir plus longtemps la déprime locale. Grâce à son courage, il va renverser l’histoire de la ville.