Savages

Affiche Savages
Réalisé par Oliver Stone
Pays de production U.S.A.
Année 2012
Durée
Musique Nick Glennie-Smith, Adam Peters, Bruce Fowler
Genre Drame, Thriller
Distributeur universal
Acteurs Benicio Del Toro, Salma Hayek, Aaron Taylor-Johnson, Blake Lively, Taylor Kitsch
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 665
Bande annonce (Allociné)

Critique

Il était une fois un juvénile trio qui s’entendait à merveille, comme dans JULES ET JIM. Ben (Aaron Taylor-Johnson), docteur en botanique et en marketing, plutôt baba cool. Chon (Taylor Kitsch), ancien Navy Seal, vétéran d’Irak et d’Afghanistan, qui aime faire la guerre autant que l’amour. Ophélie (Blake Lively) dite O, bimbo pas forcément oie blanche. Grâce aux graines rapportées par Ben de ses missions humanitaires, ils produisent de l’hydro, cannabis haut de gamme (plus de 30% de THC...), le vendent à des fins antalgiques mais en font aussi le trafic à grande échelle, couverts par un ripou, Dennis (John Travolta), officier de la brigade des stupéfiants. C’est la grande vie jusqu’au jour où la reine invisible du Cartel de Baja, Elena (Salma Hayek), décide de mettre fin à cette concurrence inopportune en proposant une OPA (offre privée d’achat) que le trio décline. S’ensuivent l’enlèvement d’O et une escalade de représailles réciproques dont le prégénérique donnait un avant-goût (tortures, décapitations à la tronçonneuse). Le paradis californien de Laguna Beach devient un enfer où les sauvages évoqués par le titre donnent libre cours à leurs instincts les plus primitifs.

Don Winslow, auteur du roman éponyme (Editions du Masque), avait campé un trio de personnages relativement attachants, entraînés à leur corps défendant dans une spirale mortifère. Oliver Stone, qui a montré ces dernières années qu’il était aussi capable du pire, a négligé de donner une certaine épaisseur psychologique à ses «héros» au profit des effets «gore» et de la stylisation des méchants (on peut saluer au passage, cum grano salis, les compositions de John Travolta [Dennis] et de Benicio Del Toro en exécuteur des basses œuvres de la «madrina» mexicaine). Et l’on quitte la salle en ayant perdu ses éventuelles illusions sur le pouvoir des autorités face aux barons de la drogue comme sur les hypothétiques bienfaits de la légalisation du cannabis.

Daniel Grivel

Appréciations

Nom Notes
Georges Blanc 10
Daniel Grivel 9
Anne-Béatrice Schwab 15