Sâdhu

Depuis plusieurs années, le jeune réalisateur valaisan Gaël Métroz parcourt la planète en quête de rencontres et ramène de ses périples des documentaires qui font voyager et rêver, tel NOMAD’S LAND - SUR LES TRACES DE NICOLAS BOUVIER (2008), tourné parmi des populations oubliées, riches par leur sens de l’accueil et leur chaleur humaine.

SÂDHU est le résultat de dix-huit mois de tournage sur les pas de Suraj Baba, un saint homme hindou pas comme les autres. Retiré du monde depuis huit ans, ce sâdhu vit à Gangotri, aux sources du Gange, à 3’000 m au cœur de l’Himalaya. Entre les temps de yoga et de méditation au rythme de l’écoulement du fleuve sacré, il organise sa survie matérielle dans une grotte.

Gaël Métroz brouille les cartes à dessein et désarçonne le spectateur en déjouant nos projections d’Occidentaux sur la mystique hindoue. En effet, notre saint homme n’est pas celui que l’on se représente: gagné par le doute, Suraj Baba vit une véritable crise existentielle, se demandant s’il est préférable d’être un saint homme ou juste un bon gars. Il cherche sa voie en rejoignant le gigantesque rassemblement de la Kumbha Mela qui réunit tous les douze ans plus de 70 millions de pèlerins. C’est l’occasion de découvrir avec effarement des pratiques de charlatans, le mercantilisme religieux, le règne des castes et surtout un grand vide spirituel.

Mais le périple de notre sâdhu en quête de sens révèle aussi des paysages à couper le souffle aux confins du Népal, du Mustang et du Tibet.

La démarche du réalisateur, qui nous prend à rebrousse-poil, est cohérente; rythme, image, montage, tout se tient. Et la quête reste suspendue…