Guetteur (Le)

Trois comédiens solides pour un film décevant, un film policier qui voudrait être différent des autres mais ne parvient pas à captiver. Tout commence bien, pourtant. S’il n’est pas d’une grande originalité, le parti pris d’une image gris bleu donne une belle présence à Paris où est tourné ce film. Après des mois d’enquête, le commissaire Mattei (Daniel Auteuil) est sur le point d’arrêter une bande de braqueurs de banque. Mais lorsque son dispositif se met en branle, un tireur d’élite perché sur un toit abat plusieurs policiers. Commence alors une féroce chasse à l’homme.

C’est alors aussi que le film commence à dériver. Le scénario fait feu de tout bois, mêlant l’Afghanistan, la toxicomanie, la criminalité pornographique. Car ce qui intéresse le réalisateur italien, ce sont les êtres. «Le public devrait sentir que notre civilisation traverse une sorte de désagrégation des rapports humains.» Il a raison, mais pour LE GUETTEUR, c’est avoir trop d’ambition. Et la servir en accumulant les thèmes est maladroit. Les poursuites, les rebondissements, les nombreux protagonistes brouillent les pistes. Un thème comme celui du soldat allié qui craque en Afghanistan vaut le détour, encore faudrait-il faire mieux que Paul Haggis avec DANS LA VALLEE D’ELAH (2007). Mais Placido veut montrer tellement de choses qu’il ne dit plus rien.