Kuma - Une seconde femme

Affiche Kuma - Une seconde femme
Réalisé par Umut Dag
Pays de production Autriche
Année 2012
Durée
Musique Iva Zabkar
Genre Drame
Distributeur KMBO
Acteurs Nihal Koldas, Begüm Akkaya, Vedat Erincin, Murathan Muslu, Alev Imak
N° cinéfeuilles 663
Bande annonce (Allociné)

Critique

Dans un village perdu de Turquie, Ayse (Begüm Akkaya) épouse Hasan (Murathan Muslu). L’atmosphère est sombre, les sœurs d’Hasan complotent, Fatma (Nihal G. Koldas), la mère d’Hasan, cache un lourd souci. Puis c’est le départ pour l’Autriche où vit la famille. Précédant le générique, ces images posent le socle du drame: un mariage de convenance. On comprend peu à peu les raisons de cette union et les mobiles de Fatma. Obsédée par la cohésion de la famille, elle a arrangé ce mariage pour assurer l’avenir des siens.

Umut Dag connaît bien son sujet. Né à Vienne, il est d’origine kurde et a grandi dans un quartier de forte immigration. «La société turque attache beaucoup d’importance aux apparences, explique-t-il. Comment la société perçoit-elle la famille? Les parents peuvent-ils être fiers de leurs enfants? Ce sont des questions primordiales; elles vous mettent sous pression pas seulement parce que le système doit continuer à tourner, mais surtout parce que vous ne pouvez pas être plus fort que ce que vous êtes réellement.» Le carcan qui attache la famille de Fatma est fixé par les sourires et l’affection. On suffoque en découvrant un attachement aussi profond aux traditions, une violence aussi forte, contenue jour après jour et que libère l’infraction à la règle. Umut Dag observe ses personnages avec une intelligence et une justesse remarquables. Comment peut-on évoluer dans un tel nœud de contraintes et de respect filial? Comment concilier cette réalité avec l’idée d’intégration? Or ce sont des femmes. Et surtout une femme, la mère, qui conditionne chacun des siens à sa morale. Ne seraient-ce pas aussi les femmes, au bout du compte, qui perpétuent la dépendance de leur condition?

Note: 18

Geneviève Praplan