Critique
En 1897, l’écrivain juif autrichien Arthur Schnitzler signe «La Ronde». Censurée en 1904, la pièce est créée, à Berlin, en 1920. C’est son argument - le jeu des relations entre différents personnages - qui scandalise, masquant en réalité l’antisémitisme qui ronge Vienne. Par la suite, Max Ophüls (1950), Roger Vadim (1964) et Otto Schenck (1973) adaptent la pièce au cinéma. Fernando Meirelles (LA CITE DE DIEU, 2002; CONSTANT GARDENER, 2005) se lance dans une quatrième version. Alors que Schnitzler profitait de son sujet pour peindre la société viennoise de son temps, le réalisateur brésilien pose son action en différents points du monde; les milieux évoqués sont eux aussi très divers et loin d’être tous souriants.
Vienne pour commencer, où une jeune Slovaque compte sur la prostitution pour gagner sa vie. L’homme, qu’elle ne fait qu’entrevoir, est très riche mais, rentré à Londres, il retrouve la misère d’un couple qui bat de l’aile. Sa femme profite de ses voyages d’affaires pour entretenir un photographe. Si bien que ce dernier perd la confiance de son amie. Repartant pour son Brésil natal, celle-ci croise un homme à la recherche de sa fille… Jouant au domino avec sa caméra, Meirelles capte trop de personnages pour avoir le temps d’en approfondir les caractères. Mais, aidé par un scénario intéressant et de bons acteurs, il propose une mosaïque de situations complexes dont il suggère habilement les enjeux, toujours en équilibre entre le hasard et la détermination. Le film est agréable, peut-être même plus sérieux qu’il n’y paraît…
Note: 12
Geneviève Praplan
Appréciations
Nom |
Notes |
Daniel Grivel |
10 |
Geneviève Praplan |
12 |