Critique
Trente ans après sa disparition (le chanteur est mort d’un cancer en 1981 à l’âge de 36 ans), la place de Bob Marley dans l’histoire de la musique reggae et son statut social de personnalité engagée restent importants. Partant d’informations le plus souvent inédites (la famille de l’artiste a ouvert ses archives privées), le cinéaste Kevin Macdonald (LE DERNIER ROI D’ECOSSE, 2006) a réuni une mine d’informations, d’images et de témoignages intéressants sur le phénomène culturel unique qu’a été la carrière - une petite vingtaine d’années - de la première superstar issue d’un pays pauvre, guitariste et chanteur en même temps qu’adepte de la secte religieuse des «rastafaris» prônant le retour à l’Afrique et le végétarisme.
Depuis les souvenirs de la petite enfance en Jamaïque (Trench Town, Saint Ann et Kingston) jusqu’aux grandes manifestations qui ont accompagné les obsèques de Marley, le cinéaste adopte une démarche à la fois chronologique et thématique. Certains chapitres du film sont consacrés à l’homme, à sa famille, à sa carrière professionnelle (de ses débuts avec The Wailers jusqu’aux derniers mégaconcerts de 1981 au Madison Square Garden et à Pittsburgh), à sa vie amoureuse, à son engagement politique - il est intervenu comme médiateur entre deux partis jamaïcains s’affrontant dans son propre pays, ainsi que dans quelques pays d’Afrique -, à son rôle de «prophète» vénérant l’empereur Haïlé Sélassié, ou à celui de défenseur de la paix et de la tolérance. Le cinéaste a tenté de retrouver, au travers d’images d’archives, les traces visibles de son message de tolérance et de résistance à l’oppression, de son combat en faveur des minorités et du rapprochement des communautés de cultures, de langues et de religions différentes. Le portrait de Marley se construit ainsi, au fil du temps et des images, le cinéaste négligeant peut-être - le film ressemble parfois à une hagiographie -, les moins bons côtés du personnage. L’une des filles de l’artiste glisse d’ailleurs un ou deux petits bémols dans la partition (on sait que Marley a eu sept femmes et onze enfants)...
Reste une bonne (et longue) approche de la (courte) vie du chanteur et une excellente occasion de réentendre ses grands succès des années 70. Séquence nostalgie assurée...
Note: 13
Antoine Rochat
Appréciations
Nom |
Notes |
Antoine Rochat |
13 |
Daniel Grivel |
13 |
Geneviève Praplan |
12 |