Mud

MUD est le meilleur des films étasuniens présenté en compétition. Le troisième long métrage du jeune réalisateur (SHOTGUN STORIES, TAKE SHELTER) est à sa manière un excellent western du sud... Ample, à l’image du Mississippi le long et au milieu duquel il se déroule, il raconte le parcours initiatique d’un gamin de 14 ans, Ellis, qui navigue entre des parents instables et une fille qui dédaigne ce soupirant trop jeune à ses yeux.

Avec son pote Neckbone, Ellis forme un tandem évoquant, Mississippi oblige, Tom Sawyer et Huckleberry Finn. Aventureux, ils furètent dans tous les coins et découvrent sur une île un canot pris dans les branches d’un arbre. Ce n’est pas une épave abandonnée mais le refuge de Mud, vagabond recherché pour meurtre (il est traqué par le frère et le père de sa victime, un sale type qui tournait de trop près autour de sa dulcinée Juniper). Les deux garçons, bercés par les récits du trimardeur, se mettent en quatre pour lui permettre de renflouer le bateau et de gagner le golfe du Mexique avec sa chérie.

On croise des personnages pittoresques, dont un ancien tireur d’élite taciturne (magistralement incarné par Sam Shepard) dont on ne sait trop quels liens l’unissent à Mud, des ruisseaux infestés de serpents venimeux, des paysages magnifiques. le cours imperturbable de l’Old Man River... Il y a du souffle, de l’action, du suspense, de l’amitié: ça, c’est du cinoche!