Like someone in love

Affiche Like someone in love
Réalisé par Abbas Kiarostami
Pays de production France, Japon
Année 2012
Durée
Genre Drame
Distributeur praesensfilm
Acteurs Ryo Kase, Rin Takanashi, Tadashi Okuno, Denden, Mihoko Suzuki
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 664
Bande annonce (Allociné)

Critique

Après la Toscane de COPIE CONFORME, voici que le réalisateur iranien nous emmène à Tokyo. Pendant près d’une demi-heure, l’on fait peu à peu connaissance d’une jeune femme attablée avec une amie dans un restaurant branché: elle décline un rendez-vous proposé par son petit ami jaloux qui la harcèle par téléphone, invoquant la visite de sa grand-mère et un examen universitaire le lendemain, puis on découvre qu’elle gagne sa vie comme call-girl. Son patron exige qu’elle se rende le soir même chez un de ses amis, personnalité importante qu’il respecte beaucoup. Après s’être fait longuement prier, elle se rend en taxi à l’adresse indiquée, à l’autre bout de la métropole, non sans avoir fait plusieurs fois le tour de la gare où pourrait l’attendre sa grand-mère, qui lui a laissé de nombreux messages sur sa boîte locale. Arrivée à destination, elle constate qu’elle est attendue par un vieux monsieur, professeur d’université à la retraite séduit par son minois qu’il a aperçu sur une affichette. C’est le malentendu: il s’attendait peut-être à accueillir une geisha, pour qui il a préparé un repas fin; au lieu de la conversation cultivée attendue, elle lui offre son corps. La suite est une autre histoire...

Comme d’habitude, Kiarostami offre de très belles images, des reflets chatoyants, des lumières multicolores, mais la mayonnaise ne prend pas, malgré quelques petites touches d’humour.

Daniel Grivel



Après avoir tourné COPIE CONFORME (2010) en Italie afin d’y jouir de toute sa liberté de créateur, Abbas Kiarostami emprunte un nouveau décor au Japon pour un film «sans début, ni fin», comme il l’a expliqué le printemps dernier à Cannes où LIKE SOMEONE IN LOVE était en compétition. «Aucune histoire n’a de début ni de fin; tout a commencé avant nous et rien n’est jamais terminé.» Est-ce là ce qui a déplu aux premiers publics de ce nouvel opus qui l’ont reçu froidement? Tout, cependant, y démontre l’art du réalisateur.

Akiko (Rin Takanashi), épuisée, se trouve dans une impasse. Harcelée par son ami jaloux (Ryo Kase), elle doit tout de même se soumettre aux exigences de son patron, dans le bar où elle travaille comme entraîneuse pour gagner un peu d’argent. Or, tandis qu’elle rêve de se reposer avant de passer un examen à l’université, elle n’a toujours pas répondu à sa grand-mère qui l’attend à la gare depuis des heures. C’est alors qu’elle rencontre un vieux professeur de sociologie (Tadashi Okuno).

Certes, ce film n’a rien pour inspirer les amateurs de faits divers et sa fin est trop abrupte. Il faut donc y chercher autre chose. Surtout, ne pas l’aborder comme un récit. Se glisser dans l’image comme on observerait l’intérieur d’un café, l’animation de la rue, les visages heureux ou fatigués qui la sillonnent. Kiarostami accapare un morceau de réalité comme le font tant de photographes amateurs. Mais lui y réussit de façon magnifique.

Derrière la beauté des nombreux plans fixes, on perçoit les soucis quotidiens et les partis pris maladroits. On se réconforte avec l’humour et la sagesse de l’âge. On fait connaissance avec des personnages qui parlent peu mais se découvrent à travers le temps que la caméra leur accorde, à travers des choix de mise en scène originaux. LIKE SOMEONE IN LOVE laisse le spectateur voir au-delà. Une histoire sans début ni fin? Pas d’histoire du tout? Tout cela est ténu, certes, mais tout cela est beau.

Geneviève Praplan

Ancien membre

Appréciations

Nom Notes
Georges Blanc 10
Daniel Grivel 12
Geneviève Praplan 15