La Playa D.C.

Ce premier film a été tourné avec peu de moyens et de jeunes Afro-Colombiens non professionnels dont le vécu est proche des personnages qu’ils incarnent. Le réalisateur donne un rôle à part entière à Bogota, sa vie grouillante et ses quartiers où le quotidien tient de la survie.

Comme tant d’autres adolescents, Tomas doit se débrouiller seul, entre un frère aîné qui cherche à tout prix à fuir la Colombie, un cadet drogué et une mère contrainte de les mettre à la rue. La caméra adopte le rythme des pas de Tomas, ses tentatives pour sauver son frère et pour se frayer un chemin dans un environnement hostile. Il s’initie à l’art des coupes de cheveux sculptées sur les têtes des hommes de Bogota. Manière d’affirmer une identité, ces chemins tracés sur les crânes apportent une bouffée d’air et de poésie dans cet océan de violence.

Porté par les réminiscences de son enfance, Tomas reste debout dans la jungle urbaine où le courant de la guerre civile l’a exilé. Un premier film courageux et attachant!