Fin des temps (La)

Affiche Fin des temps (La)
Réalisé par Peter Hyams
Pays de production U.S.A.
Année 1999
Durée
Musique John Debney
Genre Fantastique
Distributeur Metropolitan FilmExport
Acteurs Arnold Schwarzenegger, Gabriel Byrne, Robin Tunney, Kevin Pollak, CCH Pounder
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 384
Bande annonce (Allociné)

Critique

Que ceux qui s'étonnaient que le passage à l'an 2000 n'ait pas encore donné lieu à un film catastrophe se rassurent: c'est fait.

Et quelle catastrophe, la fin du monde, rien de moins évidemment. Mais une fin du monde d'ordre métaphysique. Il fallait donc au moins quelqu'un de la carrure d'Arnold Schwarzenegger pour éviter l'irréparable. M. Muscle contre le Diable en personne, par essence insensible aux balles. C'est là que le projet de Peter Hyams fait sourire.

Le film prend pour point de départ un verset de l'Apocalypse, chapitre 20, verset 7, lequel annonce qu'à la fin d'une période de mille ans, le Diable sera libéré de sa prison pour détruire l'humanité.

Enfin, ce n'est pas dit exactement comme cela, mais c'est dans cet ordre d'idée. Le moment est fixé au 31 décembre 1999, année fatidique puisque 999 font aussi bien 666, si l'on se donne la peine de marcher la tête en bas, et que 666 est le chiffre de la Bête dont parle l'Apocalypse pour désigner le Diable. Pour réaliser ses desseins, celui-ci doit féconder une jeune femme vierge et innocente qui lui est réservée depuis sa naissance, Christine (ça, c'est dans le scénario, pas dans la Bible). Le Diable, que mille ans de continence semble avoir particulièrement rendu impatient, prend d'abord l'apparence d'un banquier de Wall Street, préalablement et proprement occis (Gabriel Byrne). Lors de l'un de ses premiers déplacements, protégé par des gardes du corps, un individu tente de l'abattre. Il n'en faut pas plus pour que Jericho Cane (Arnold Schwarzeneg-ger), l'un des gardes du corps, commence sa propre enquête, découvre Christine (Robin Tunney), prenne au sérieux la menace qui pèse sur elle, (elle est poursuivie aussi bien par Satan que par une congrégation catholique fanatique), et admette la réalité des forces surnaturelles auxquelles il a affaire.

Tout ceci aboutit à quelque chose d'assez laborieux. Néanmoins le film garde un cer-tain contact avec la réalité. Tels certains dialogues entre Satan et Jericho qui rejoignent parfaitement ceux que l'on peut entendre dans la bouche de nos contemporains: par exemple, Dieu n'intervient pas pour empêcher le mal, il récompense bien mal ceux qui le servent, etc. De même, la manière dont le film rend compte de la séduction et de l'emprise que le Diable exerce sur ceux qu'il rencontre est assez saisissante. Même si ceux-ci n'avaient pas conscience jusque-là d'être, par leurs choix vestimentaires, leur violence, leurs haines petites ou grandes, ou leurs transgressions, ils se retrouvent implicitement ou objectivement du côté du Diable et en son pouvoir. Tout d'un coup, ce Diable, qui n'était qu'un mot sur un T-shirt ou une réalité improbable, devient réel, proche, terriblement présent, venant en quelque sorte chez ses sujets, prenant possession de son bien. Enfin, Jericho devient à son corps défendant et à son insu une sorte de disciple du Christ, suspendu en croix d'abord, puis sacrifiant sa vie pour sauver sa protégée, après une sorte de conversion qui le voit jeter ses armes et se tourner vers Dieu.

Ces aspects-là ne sont pas dénués d'intérêt, mais ils sont insuffisants pour sauver ce film, qu'une mise en scène souvent ridicule et le choix de Schwarzenegger pour le rôle principal contribuent largement à discréditer. Certaines images peuvent choquer.

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