Critique
Apres UNE LIAISON PORNOGRAPHIQUE et LA FEMME DE GILLES, le réalisateur berge boucle sa trilogie consacrée à la femme et l’amour. Cette fois-ci, c’est le portrait d’une femme libre, Alice, infirmière aux urgences, qui visite régulièrement mari et amant incarcérés (l’un en a pris pour dix ans et l’autre vingt) en compagnie d’Antonio, son fils adolescent. C’est au parloir qu’elle retrouve incidemment JC, un homme rencontré à ses leçons de tango. Les pas sont précis, les mouvements réglés, mais qui va mener la danse de ces retrouvailles problématiques ? Portée par de solides comédiens, ce film fait la part belle à la danse latino dans ce milieu carcéral improbable. L’on quitte peu à peu la violence documentaire pour une fiction qui pourrait se conclure tant sur une tragédie que sur une comédie, car ce sont tant les questions de jalousie qui rôdent que les interrogations d’un jeune sur l’identité de son père qui s’élèvent. Mais l’essentiel réside plutôt dans le portrait de cette femme qui refuse de désespérer et qui veut que triomphe l’amour, quitte à ne pas suivre les règles imposées. Le tango s’offre alors comme une étonnante parabole.****Mostra de Venise 2012 - sélection Orizzonti
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