Critique
Tranche de vie familiale, EL CAMPO raconte l’installation, dans la vieille maison de campagne qu’ils viennent d’acquérir, d’Elisa et de Santiago, un jeune couple avec une petite fille. Dès leur arrivée de menus problèmes d’intendance surgissent et déstabilisent Elisa, dont la fragilité est manifeste. Les petits incidents vont aller se multipliant, tous générateurs d’angoisse pour elle. Son mari paraît moins affecté par ce qui arrive, mais l’harmonie conjugale va vite en souffrir…
EL CAMPO est un film étrange, dont la véritable signification n’apparaîtra que dans les ultimes images. Le temps pour le spectateur de se demander si le film va basculer vers le fantastique quotidien (décors et bande-son le laisseraient à penser) ou vers une forme de folie ordinaire (Elisa va-t-elle sombrer?): le cinéaste argentin laisse le doute s’installer, tout en jouant sur la corde raide. Dans une écriture classique, avec un montage très étudié, EL CAMPO prend finalement la forme d’un drame intime, passager peut-être, mais très douloureux.
Antoine Rochat
