Asmaa

Veuve à 40 ans, Asmaa élève seule sa fille de 17 ans et travaille comme gardienne à l’aéroport du Caire. Sa vie n’est pas facile, surtout qu’elle vient d’apprendre qu’elle est séropositive. Le sachant, les médecins lui refusent une opération bénigne de la vésicule biliaire. Un animateur de TV - assez imbu de lui-même, mais efficace - lui propose d’évoquer sa situation personnelle dans une émission en direct. Ce qu’elle refuse d’abord de faire: angoissée, elle craint le qu’en dira-t-on. Elle se mure dans le silence face à tous ceux qui l’interrogent sur son secret.

A nos yeux d’Occidentaux, le thème du film pourrait paraître peu porteur, mais on se rappellera que dans de nombreux pays du sud le sida reste encore un problème dont on ne parle pas. Sur ce sujet rarement évoqué dans le cinéma arabe, Amr Salama - un des meilleurs cinéastes égyptiens - a réalisé, avec beaucoup de tact, un film juste et efficace. On lui pardonnera quelques lourdeurs dans les transitions entre passé et présent. ASMAA est un récit qui parle avec intelligence du combat d’une femme (excellente prestation de l’actrice tunisienne Hend Sabry) bien décidée à bousculer les habitudes et à faire évoluer les mentalités. Un beau portrait d’une femme courageuse jusqu’au sacrifice.