14 juillet 1789: alors que la Révolution gronde, Versailles continue de vivre dans la désinvolture, les mesquineries des courtisans et les combines des serviteurs pour arrondir leurs fins de mois en revendant les surplus des festins royaux; la reine Marie-Antoinette (Diane Kruger), en cette période menaçante pour elle, rêve encore d’étoffes brodées et n’a d’yeux que pour sa favorite, la princesse de Polignac (Virginie Ledoyen), ce qui est un rien anachronique.
Quand la nouvelle de la prise de la Bastille arrive à la Cour le 15 juillet, Versailles, véritable château des courants d’air, se vide de ses nobles squatters. Tout ce beau monde prend la poudre d’escampette. Mais Sidonie Laborde (Léa Seydoux), jeune lectrice entièrement dévouée à la reine, au visage enfantin et à la candeur troublante, tient à prouver son attachement à sa souveraine en ne la quittant pas des yeux. Cette dernière commence à ôter les pierres précieuses de ses bijoux, envisageant un possible exil.
Pour cette adaptation du roman de Chantal Thomas, Prix Femina en 2002, qui décrit l’Ancien Régime sans complaisance, le cinéaste Benoît Jacquot a superbement photographié Versailles mais aussi l’envers du décor éclairé à la chandelle, insalubres et souvent inquiétant. Sa peinture de la vie quotidienne dans ce palais vaut le détour. Mais sa description de la passion de la reine pour sa favorite est plutôt froide et ennuyeuse et la candeur de la jeune Sidonie, victime de son attachement, ne suffit pas à porter le film. On se met à souhaiter la fin de l’histoire, qu’on ne verra pas. Mais qui est dans tous les manuels d’histoire.