Black Power Mixtape

Affiche Black Power Mixtape
Réalisé par Göran Hugo Olsson
Pays de production Suède, U.S.A.
Année 2011
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Kanibal Films Distribution
Acteurs Stokely Carmichael, Eldridge Cleaver, Kathleen Cleaver, Bobby Seale, Huey P. Newton
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 655
Bande annonce (Allociné)

Critique

Ce documentaire, formé exclusivement de documents d’archives retrace l’évolution du Mouvement Black Power de 1967 à 1975 au sein de la communauté afro-américaine aux Etats-Unis. Année après année, il revient sur cette période extrêmement foisonnante, tant du point de vue social qu’intellectuel, qui suivit celle où le Mouvement en faveur des droits civiques battait son plein, notamment sous l’égide de Martin Luther King. Ainsi ce documentaire révèle-t-il de surprenantes images inédites tournées en 16 mm, qui reposaient dans les caves de la télévision suédoise depuis trente ans et soulignaient les apports des acteurs majeurs de l’époque: Stokely Carmichael, Eldridge Cleaver, Huey P. Newton, Emile de Antonio, Bobby Seale, Kathleen et Angela Davis (dont l’interview est particulièrement saisissante).

Le film observe peuple et culture noirs au sein d’une société en ébullition, le voyage faisant plonger au cœur des ghettos noirs au sein desquels les militants des Black Panthers développèrent de nombreux programmes sociaux, avant de se voir décimés par une répression de l’appareil d’Etat extrêmement violente. Intéressés par tout ce qui se jouait alors dans le pays, tant par les mouvements sociaux que la montée de l’opposition à l’engagement des Etats-Unis au Vietnam, divers réalisateurs suédois ont ainsi accumulé à l’époque un trésor exceptionnel d’archives que Göran Hugo Olsson permet de découvrir aujourd’hui en l’enrichissant de commentaires audio des artistes Erykah Badu, Talib Kweli, Ahmir «Questlove» Thompson, de ceux de l’acteur et réalisateur Melvin Van Peebles et de celui de la poétesse Sonia Sanchez. Seul regret: que ne soit pas clairement explicitée la genèse de ce cri «Black Power» qui se répandit comme une traînée de poudre et marqua un point de rupture avec les stratégies non violentes, après avoir été lancé pour la première fois lors de la fameuse Meredith March durant l’été 1966.

A noter enfin que cette réalisation a obtenu le Prix du Meilleur documentaire au Festival du film de Sundance 2011 et s’est vu nominer dans la catégorie Meilleur documentaire en sélection Panorama au Festival international du film de Berlin en 2011.

Note: 14

Serge Molla