Réalisé par | Sebastian Borensztein |
Titre original | Un Cuento Chino |
Pays de production | Argentine, Espagne |
Année | 2011 |
Durée | |
Musique | Lucio Godoy |
Genre | Comédie dramatique |
Distributeur | elitefilms |
Acteurs | Ricardo Darín, Ignacio Huang, Muriel Santa Ana, Javier Pinto, Vivian El Jaber |
Age légal | 10 ans |
Age suggéré | 10 ans |
N° cinéfeuilles | 654 |
Le jeune couple chinois sur lequel s’ouvre le film rayonne de bonheur. Mais cela ne dure pas, la catastrophe renverse l’image. Voici Buenos Aires et l’un de ses quartiers sans joie. Roberto (Ricardo Darin) tient une quincaillerie. Ses clients autant que ses fournisseurs lui font la vie difficile. Mais que dire de son caractère? Routinier jusqu’à éteindre sa lampe tous les soirs à 23 heures, le voici bousculé dans ses habitudes par un homme jeté sous ses yeux hors d’un taxi. Roberto tente alors d’aider ce Chinois (Ignacio Huang) qui ne parle pas un mot d’espagnol et recherche un oncle disparu.
Les vicissitudes qui ont frappé la population argentine lui ont peut-être donné cette propension à rire de ses propres misères. Ce sont en tout cas les couleurs qui ressortent du cinéma de ce pays, teintes en camaïeu, avec des gris plus ou moins colorés. El Chino suit le courant, avec des tons plus marqués sur la robe de Mari (Muriel Santa Ana), une femme de la campagne qui aime Roberto; si celui-ci voulait bien faire un effort… Sebastian Borensztein peint, avec une caméra inventive et une mise en scène très sobre, un Argentin parmi d’autres, de ceux pour qui la vie s’est endurcie au point qu’ils ont renoncé à l’espoir. Les images mélancoliques de l’homme désabusé se heurtent à celles, vives et confiantes, du Chinois qui, pourtant, a vécu lui aussi un drame terrible.
La confrontation de ces deux caractères et de leur solitude est forte; elle tient le film sous tension, sans rogner sur son humour, ni sur sa sensibilité. L’impossibilité de se comprendre, faute d’un langage commun, rappelle séquence après séquence l’importance de la parole. Toutefois, il arrive que l’échange entre deux êtres soit complexe même lorsqu’ils s’expriment dans la même langue. Preuve en est la relation entre Roberto et Mari, tout aussi fermée que celle de Roberto avec le jeune Chinois.
Dans ce contexte, que le film se termine bien est presque décevant. Peut-être faut-il le voir comme une symbolique pour les générations argentines sacrifiées? Même dans les situations les plus inextricables, tout peut finalement s’arranger.
Geneviève Praplan
Nom | Notes |
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Geneviève Praplan | 15 |
Daniel Grivel | 16 |
Georges Blanc | 14 |
Serge Molla | 16 |