38 témoins

Affiche 38 témoins
Réalisé par Lucas Belvaux
Pays de production France
Année 2012
Durée
Musique Arne Van Dongen
Genre Drame
Distributeur agorafilms
Acteurs Nicole Garcia, Yvan Attal, Natacha Régnier, Sophie Quinton, François Feroleto
Age légal 12 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 654
Bande annonce (Allociné)

Critique

Un fait réel, puis un roman de Didier Decoin (Est-ce ainsi que les femmes meurent? Grasset, 2009) et enfin ce nouveau film de Lucas Belvaux, attiré par les thèmes qui s’y mêlent: «La justice, le mensonge, la lâcheté, le couple.» Cela fait beaucoup, mais ces questions sont étroitement liées. Voyons l’histoire.

Lorsque Louise (Sophie Quinton) rentre de voyage, elle apprend qu’un meurtre a eu lieu sous ses fenêtres. Une jeune femme a été sauvagement assassinée, cependant personne n’a rien vu, ni entendu; il faisait nuit, tout le monde dormait. Pierre (Yvan Attal), le compagnon de Louise, n’en sait pas davantage, il était à son travail. Pourtant, alors qu’elle s’est endormie, il lui fait le long récit du crime. Louise se rend compte qu’elle ne rêve pas; mais alors, pourquoi son ami n’est-il pas intervenu? Et qu’en est-il des autres habitants du quartier?

«Si tu es attaquée dans la rue, n’appelle pas ‘A l’aide!’, mais crie ‘Au feu!’, dit-on parfois. ‘Quand je vois un accident, je ne m’arrête surtout pas, car la police ne me laisserait plus en paix!’ entend-on encore. Ces propos - authentiques - confirment le point de vue de 38 TEMOINS et la grave réalité qu’il interroge. Pourquoi les témoins renoncent-ils à porter secours? Pourquoi la justice appréhende-t-elle la réaction de l’opinion?» Lucas Belvaux pose également un regard sur la complexité du métier de journaliste (Nicole Garcia), entre le détrousseur de scandales et le professionnel conscient de sa responsabilité.

Beaucoup de points intéressants, donc, s’ajoutent à la qualité cinématographique de l’œuvre: beau filmage avec des dialogues choisis et sobres. Pourtant, 38 TEMOINS n’emporte pas l’adhésion. Car s’il pose bien les thèmes qu’il défend, il laisse perplexe quant au fil d’une histoire souvent excessive. Il y a trop d’invraisemblances dans le scénario qui le rendent difficile à accepter. Plus de subtilité aurait donné un poids réel aux questions posées, questions cruellement pertinentes dans une société dont l’individualisme s’est fait le seigneur et maître.

Geneviève Praplan

Appréciations

Nom Notes
Geneviève Praplan 12
Georges Blanc 16
Daniel Grivel 13