Vent nous emportera (Le)

Affiche Vent nous emportera (Le)
Réalisé par Abbas Kiarostami
Pays de production Iran, France
Année 1999
Durée
Genre Comédie dramatique
Acteurs Behzad Dorani
Age légal 7 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 383

Critique

Un ingénieur des télécommunications arrive avec son équipe dans un village isolé d'Iran. Pendant quelques jours, le temps d'effectuer des travaux, il essaie d'entrer en communication avec les gens de ce village. L'accueil des autochtones est poli mais réservé.

Kiarostami cherche évidemment ici à mettre face à face une certaine modernité et la vie traditionnelle des campagnes, avec un parti-pris certain pour cette dernière. L'ingénieur, muni de son appareil photographique, ne peut que voler quelques clichés. Il possède un téléphone portable qui l'oblige à courir sur une hauteur, seul endroit qui permette une communication audible, ce qui le rend ridicule. De plus, on devine qu'entre lui et sa correspondante, une mystérieuse Mme Godarzi, l'incompréhension, le désaccord sont totaux.

Tous ces outils modernes de la communication sont donc vains et ne peuvent ni créer une véritable communication ni amener les gens à se comprendre. Ils ne servent également à rien pour connaître les gens, leurs pensées, leur vie. L'ingénieur parle constamment à des gens qu'il ne voit pas, et dont nous ne voyons jamais le visage: un ouvrier au fond d'un puits, une jeune fille qui lui vend du lait, etc. Ces gens font en quelque sorte de la résistance, face à un homme qui leur est radicalement étranger par son comportement et qui ne peut les comprendre.

Kiarostami fait de cet ingénieur un bavard superficiel face à des villageois ne donnant que des réponses brèves, réservées ou pudiques, citant parfois un proverbe plein de sagesse, communiquant entre eux moins verbalement que physiquement, grâce aux ingénieuses et étonnantes voies - escaliers, passages -, qui permettent d'aller d'une maison à l'autre, fort bien filmées d'ailleurs.

En fin de compte, Kiarostami compare l'ingénieur à un homme préhistorique et rustre, armé d'un fémur. Le temps emportera cet homme moderne prétentieux comme l'eau emporte ce fémur.

Tout ceci pourrait être très alléchant. Il manque cependant, au milieu des actions répétitives qui, en soulignant l'échec de l'ingénieur, ont leur raison d'être, une action significative capable de donner au film un peu plus de dynamisme, capable de préciser une histoire trop diffuse pour être passionnante et convaincante.

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