Critique

Le lecteur aura sans doute entendu parler du mini-scandale - et coup de pub efficace - déclenché par les affiches du film. Rapidement censurées, lesdites images ont pourtant eu le temps d’annoncer la couleur: LES INFIDELES privilégie le terrain de la caricature et de la provocation.

Projet atypique, le film se présente comme un patchwork mal ficelé, une suite de six sketchs dans lesquels on croise peu ou prou les mêmes acteurs. Sept réalisateurs ont uni leurs efforts pour tenter de traiter à leur manière - sur le ton de la comédie - le thème de l’infidélité. Dénominateur commun de ces six couplets, une liberté de ton qui glisse vite vers les excès, la vulgarité et un humour foireux. Certaines scènes se voudraient sans doute légèrement subversives, mais ne sont que pure complaisance. On se lasse vite de ces personnages qui n’ont d’autres occupations que de draguer, partout et tout le temps. Sur ce plan-là, les deux «héros» semi-récurrents du film, Fred (Jean Dujardin) et Greg (Gilles Lellouche), tiennent parfaitement leurs rôles de «gros crétins» - pour employer un euphémisme.

Fausses confidences et gamineries, machisme et hypocrisie, plaisanteries douteuses et grivoiseries se bousculent au portillon. A sauver peut-être de toutes ces tristes aventures d’infidélité masculine le sketch des «Infidèles anonymes» (une thérapie de groupe animée pas Sandrine Kiberlain!), ou celui de «La Question», réalisé par Emmanuelle Bercot, le seul qui aborde avec un minimum de sincérité et d’émotion (grâce à Alexandra Lamy) le point de vue des femmes. Mais tout le reste, tout ce que l’on voit et entend, ne dépasse pas, au mieux, le niveau d’une philosophie fumeuse de fond de bistrot.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Georges Blanc 2
Daniel Grivel 6
Antoine Rochat 5
Anne-Béatrice Schwab 10