Elles

Affiche Elles
Réalisé par Malgoska Szumowska
Pays de production France, Pologne, Allemagne
Année 2012
Durée
Musique Pawel Mykietyn
Genre Drame
Distributeur frenetic
Acteurs Juliette Binoche, Anaïs Demoustier, Louis-Do de Lencquesaing, Joanna Kulig, Krystyna Janda
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 653
Bande annonce (Allociné)

Critique

Mère de famille (deux enfants), Anne (Juliette Binoche) est journaliste dans un grand magazine féminin. Elle enquête sur la prostitution estudiantine et recueille les propos d’Alicja (Joanna Kulig) et de Charlotte (Anaïs Demoustier), deux étudiantes parisiennes qui se confient à elle sans tabou ni pudeur. Des confessions qui vont peu à peu déstabiliser Anne et perturber sa vie familiale.

Le film ne choisit pas un éclairage moralisateur (tant mieux), mais ne témoigne pas de ce que l’on appellera un point de vue (c’est dommage), se bornant à décrire comment, dans ce métier, on ment à longueur de journée, et jusqu’où on engage responsabilité et désirs personnels.

Le scénario se développe sur deux niveaux parallèles. Celui de la mère au foyer d’abord, qui mène de front activité professionnelle et intendance domestique. Il s’agit de gérer les écarts scolaires du fils aîné qui fait de l’absentéisme, de surveiller les distractions du cadet et de préparer aussi le dîner prévu le soir pour la venue du patron de son mari (un père qui par ailleurs n’assume guère son rôle). Au deuxième niveau, ELLES nous donne à voir les rencontres d’Anne avec les deux jeunes filles qui disent se prostituer pour leur survie, pour mener à bien leurs études, pour pouvoir s’acheter ce qui leur plaît, tout et tout de suite. On aura droit aux multiples rencontres de ces filles avec une longue galerie de clients, du plus touchant au plus sadique. Et rien ne nous sera épargné…

Quatrième film de la cinéaste polonaise Malgoska Szumowska, ELLES parle de beaucoup de choses. Trop sans doute, d’où une impression désagréable d’errance et de flou. Le montage est éclaté, les métaphores sont lourdes et le spectateur a le désagréable sentiment qu’on le considère au mieux comme un voyeur. Juliette Binoche essaie de porter le film sur ses épaules, jouant avant tout sur les expressions de son visage, mais cela ne suffit pas. Pas plus que de faire appel à Wagner, Haendel, Mahler et les autres: le courant ne passe guère, le film se complaisant dans une morosité sexuelle et affective finalement plombante.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 8