Take Shelter

Curtis LaForche (Michael Shannon), père de famille jusqu’alors tranquille, est peu à peu sujet à de violents cauchemars qui lui font voir l’arrivée d’une tornade apocalyptique. Mais peut-être sont-ils les premiers symptômes d’un événement qu’il a redouté toute sa vie? Il se met alors en tête de construire un abri antitornade pour protéger sa famille. Ses proches ne le comprennent plus et le regardent sombrer dans la paranoïa.

Avec son cortège d’hallucinations dantesques, ses nuées d’oiseaux morts, sa pluie jaune et ses nuages noirs zébrés d’éclairs, le surnaturel sert d’écrin au drame d’un homme dans le combat qu’il livre contre la peur et contre lui-même. Cependant, ce film oppressant ne se résume pas simplement à la description d’une anxiété omniprésente, il débouche sur l’évolution des relations que Curtis entretient avec son entourage, en particulier son épouse et sa fille sourde-muette. A côté d’un employeur qui le licencie, d’amis qui finissent par l’abandonner, d’un banquier qui octroie des prêts un peu trop facilement, de médecins qui lui conseillent de s’écarter de sa famille, il y a surtout l’amour et la loyauté d’une femme (Jessica Chastain) qui, après s’être logiquement interrogée sur la santé mentale de son mari, épouse pleinement sa cause.

Naviguant entre chronique familiale, critique sociale, récit schizophrénique et parabole apocalyptique, c’est une œuvre, portée de plus par une interprétation magistrale, que vous n’oublierez pas de sitôt.

Georges Blanc

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Curtis LaForche vit paisiblement en famille quand il devient sujet à de violents cauchemars. La menace d’une tornade terriblement destructrice l’obsède. Des visions apocalyptiques envahissent peu à peu son esprit. Son comportement inexplicable fragilise son couple et provoque l’incompréhension de ses proches. Rien ne peut en effet vaincre la terreur qui l’habite.

Ce film suggère plus qu’il ne montre et réussit à installer un climat inquiétant. Que faire lorsque la peur gagne du terrain? A qui se confier et s’en remettre? En s’approchant progressivement du visage de Curtis, les plans soulignent la progression de l’inexorable. Et Jeff Nichols de faire apparaître une question dérangeante: finalement, de qui faut-il se protéger? Des autres ou de soi-même?

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