Critique
Le réalisateur espagnol Jaume Balaguero semble aimer les huis clos. REC (CF n. 573) l’attestait déjà. Ici, tout se passe dans l’ambiance feutrée d’un luxueux immeuble Art Nouveau de Barcelone, confié aux soins de César (Luis Tosar, excellent), gardien si discret et efficace que personne ne fait attention à lui et qu’il se fond dans le décor... Il s’y fond si bien que, chaque nuit, il se cache sous le lit d’une jeune locataire qu’il chloroforme une fois qu’elle est endormie et dont il use à sa discrétion. Insidieusement, il pourrit l’existence de Clara (Marta Etura), dont il veut se venger pour une raison échappant au spectateur. Tout ce qu’on sait, grâce à une confession faite sur une «ligne de cœur» radiophonique, c’est que seul le malheur des autres peut le rendre heureux... Machiavélique, tel l’araignée, César piège inéluctablement plusieurs habitants de l’immeuble.
MALVEILLANCE (dont le titre original, PENDANT QUE TU DORS, est beaucoup plus suggestif) met le critique dans l’embarras. Formellement, le film est très bien fait, les acteurs sont bons, l’ambiance délétère est subtilement distillée - mais le personnage de César est décidément trop répugnant et la chute trop noire. Une note de 14 pour la réalisation, 0 pour le fond: reste à faire la moyenne...
Note: 7
Daniel Grivel