Tous au Larzac

Affiche Tous au Larzac
Réalisé par Christian Rouaud
Pays de production France
Année 2011
Durée
Genre Documentaire
Distributeur Ad Vitam
Acteurs Léon Maille, Pierre Burguière, Marizette Tarlier, Pierre Bonnefous, José Bové
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 649
Bande annonce (Allociné)

Critique

Présenté hors compétition à Cannes, l’excellent documentaire de Christian Rouaud relate ce que l’on a appelé «l’affaire du Larzac», c’est-à-dire le mouvement de contestation des paysans menacés par une décision du Ministère de la défense française (Michel Debré) d’agrandir (de 14’000 hectares) le camp militaire existant sur ce haut plateau: en 1971 une centaine d’éleveurs (de moutons) avaient dit «non» et organisé la défense de leurs propriétés et de leurs intérêts.

Quarante ans plus tard, le cinéaste est parti à la recherche des protagonistes principaux de ce combat, qui dura dix ans (jusqu’à l’élection de François Mitterrand de 1981) et mobilisa par moments des milliers de personnes. Christian Rouaud a interrogé les «acteurs» des événements sur les lieux mêmes de l’action et a réussi à montrer comment des paysans, pas particulièrement préparés à se lancer dans une dynamique de contestation sociale, avaient réussi à s’entendre, à s’organiser et à prendre la tête d’un rassemblement politique qui trouvera des appuis dans toute la France, menant ainsi une lutte efficace (et non violente) de 1971 à 1981.

TOUS AU LARZAC se présente comme un documentaire très précis, extrêmement bien maîtrisé, ménageant, entre les interviews et les explications données aujourd’hui - avec le recul et une certaine distance à la fois objective et amusée -, de nombreuses séquences filmées à l’époque.

De TOUS AU LARZAC se dégage finalement une image très forte de persévérance, de fermeté et de courage. Les protagonistes connurent, dans ce long combat, des moments de doute et de découragement, mais à chaque fois le mouvement a pu reprendre vigueur (on n’oubliera pas les images des rassemblements dans le Larzac de dizaines de milliers de personnes venues de partout). Le film dure près de deux heures, mais l’intérêt ne faiblit jamais: le cinéaste a le sens du rythme et sait aussi capter l’émotion des protagonistes lorsqu’ils évoquent les dix années de leur lutte.

Note: 14

Antoine Rochat