Critique
Alors qu’elle habite avec son mari et son fils dans les beaux quartiers, lui squatte l’arrière d’une camionnette avec son fils. Elle dirige une prestigieuse fondation d’art contemporain alors qu’il vit de petits boulots et d’allocations. Elle a fait bac +7, il a failli faire sept ans de prison. Elle tutoie le ministre de la culture, lui tutoie plutôt toutes les bouteilles d’alcool qu’il rencontre. Elle aime les débats d’idées, lui collectionne les conquêtes faciles.
Se ressemblant si peu, comment pourraient-ils se supporter? Il est vrai qu’ils n’auraient jamais dû se rencontrer. Mais leurs garçons, eux, partageant les mêmes bancs d’école, sont devenus inséparables.
Idée géniale que celle d’avoir réuni pour ces deux rôles des acteurs aussi dissemblables que sont Huppert et Poelvoorde. Mais l’incongruité de cette rencontre se trouve être le moteur de situations aussi déjantées et cocasses les unes que les autres. Les bons mots fusent, les quiproquos s’enchaînent, le film avance la plupart du temps à un rythme frénétique. De plus, et même si les dialogues sont parfois très crus, cette comédie a le mérite de ne pas tomber dans la vulgarité. Peut-être bien que trop d’invraisemblances et de facilités en affaiblissent le propos, mais face à la médiocrité des comédies que l’on nous propose généralement, ne boudons pas notre plaisir à suivre les acteurs de cette fantaisie burlesque mais aussi sentimentale.
Note: 12
Georges Blanc
