Critique
Steven Soderbergh (TRAFFIC, THE INFORMANT!, CHE) apprécie apparemment ce que nos frères en anglais appellent «infotainment», ce mélange d’information et de divertissement. CONTAGION n’échappe pas à la règle.
Au fil d’une narration linéaire et clinique, il part du deuxième jour de la progression d’un virus mortel contre lequel la science peine à trouver l’antidote. L’épidémie se propage à la vitesse grand V, la panique de la population à l’avenant, «grâce» à internet et aux réseaux sociaux. Les supermarchés sont pris d’assaut, la violence flambe, les savants phosphorent à tout va, les théories de complot fleurissent.
Un plateau prestigieux est au service du réalisateur, mais on reste extérieur au drame qui se joue. La faute peut-être à l’intention documentaire et au détachement des protagonistes. On retiendra la définition du blog («des graffitis agrémentés de signes de ponctuation»...) et le fait qu’un battement d’aile de papillon peut provoquer un tsunami à l’autre bout du monde (ici, le bulldozer d’une multinationale qui abat des palmiers d’où s’enfuit une chauve-souris porteuse du virus, contaminant par ses déjections un porcelet dont la chair va régaler une cliente d’un casino hongkongais - le spectre du SRAS n’est pas loin...)
Note: 10
Daniel Grivel