Mainline

Affiche Mainline
Réalisé par Rakhshan Bani-Etemad, Moshen Abdolvahab
Pays de production Iran
Année 2006
Durée
Genre Drame
Distributeur Noblesse Oblige Distribution
Acteurs Baran Kosari, Bita Farahi, Bahram Radan, Masoud Rayegan
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 642
Bande annonce (Allociné)

Critique

Jeune étudiante iranienne de 20 ans, Sara (Baran Kosari) vit à Téhéran avec sa mère Sima (Bita Farahi). Dans deux mois, elle va se marier avec un étudiant iranien qui termine ses études à Toronto. Mais Sara se drogue et il faut qu’elle se soigne pour éviter que son futur mari, à son retour, ne découvre sa dépendance. Sima décide d’emmener sa fille dans une clinique de désintoxication, au bord de la mer Caspienne.

MAINLINE est le récit mouvementé de leur voyage en voiture: plusieurs événements vont survenir durant les deux jours du trajet (en particulier la rencontre avec le père - les parents de Sara vivent séparés), et le film se terminera sur un point d’interrogation.

Les deux cinéastes iraniens Rakhshan Bani-Etemad et Moshen Abdolvahab collaborent depuis vingt ans et se sont fait connaître, avant d’aborder le cinéma de fiction, par de nombreux documentaires. «Le cinéma, disent-ils, se doit de refléter l’ensemble des problèmes de la société iranienne. Nous connaissons bien les quartiers ‘chauds’ de Téhéran et le problème de la drogue qui frappe toutes les couches sociales de notre jeunesse. C’est une sorte de cancer caché qui la ronge.» Leurs films, on s’en doute, ont eu de la peine à être projetés dans leur propre pays, et autant à l’étranger (MAINLINE, tourné il y a cinq ans, n’arrive qu’aujourd’hui chez nous).

On reprochera au film d’être très bavard, dialogues et commentaires passant essentiellement par les téléphones portables… Mis à part quelques images de la mégapole ou d’une campagne pluvieuse, les décors sont ceux d’un huis clos à l’intérieur d’une voiture. Se dégage pourtant, au-delà des affrontements constants entre Sara et sa mère, un tableau sensible de leurs rapports, en même temps qu’une amorce de réflexion sur le monde de la drogue et sur les problèmes de l’addiction.

Les deux actrices sont remarquables: Baran Kosari (Sara) a cherché à connaître de façon approfondie les conditions de vie des drogués. Une connaissance essentielle à la réussite de son rôle. Quant à Bita Farahi (Sima), elle se présente comme une «mère courage» bien déterminée à tirer sa fille de l’ornière. Toutes deux tiennent à bout de bras un récit où la tension reste permanente. A noter enfin la couleur volontairement «désaturée» et bleutée des images du film, qui oblige le regard à prendre une certaine distance et à se recentrer sur l’aspect documentaire de cette fiction.

Note: 13

Antoine Rochat