Critique
A La Havane, un vieux cireur de chaussures a fini sa journée et rentre dans son modeste appartement. Allumant son poste de radio, il évite les harangues castristes au profit d’une station qui diffuse du jazz cubain. Un mégot de cigare rallumé à la bouche, il regarde par la fenêtre et, à l’écoute d’une chanson sentimentale, ses doigts pianotent et il se souvient...
En 1948 en effet, Chico était un jeune pianiste doué et, avec d’autres, participait au métissage de la musique latine et du jazz. Avec la belle Rita à la voix envoûtante, il commence une carrière internationale, remplaçant d’abord au pied levé le pianiste de Woody Herman. Le couple vivra une romance passionnée et tourmentée.
Le film d’animation, qui a reçu cette année le Prix Fnac à Annecy, donne vie aux images d’un roman graphique de Javier Mariscal. Chico est inspiré du pianiste Bebo Valdés. Le spectateur a l’occasion de rencontrer Charlie Parker, Dizzy Gillespie, Nat King Cole, Thelonious Monk, joliment croqués... Et si la musique joue un rôle éminent, les décors ne sont pas en reste: les vieilles maisons de La Havane, les rues illuminées de New York, la Ville Lumière y brillent de tous leurs feux.
Note: 16
Daniel Grivel