Critique
A première vue, il s’agit des portraits de trois femmes, de trois générations: la mère, la fille et la grand-mère. En réalité, c’est plutôt celui de notre société, au-delà de la guerre jusqu’à nos jours, celle qui voit s’effondrer les valeurs qui servaient jusqu’alors de garde-fous. Ces trois femmes attirent les hommes comme le miel attire les guêpes. Elles n’en font aucun complexe, bien au contraire. «Si je n’étais pas devenue une pute, je serai devenue une voleuse», dit l’une d’elles. On se marie, on divorce, on drague avec une facilité déconcertante. «Tu veux me voir nue?» «Non.» Refus surprenant de la part d’un homme de belle allure. Elle ne peut comprendre: «Tu es marié, tu as une copine?» «Non, je suis homosexuel.»
Il faut reconnaître le talent des trois comédiennes, parmi lesquelles une Catherine Deneuve devenue grand-mère au fil du temps. C’est dans doute le principal intérêt d’une œuvre qui fut choisie comme le film de clôture du récent Festival de Cannes. Mais que de complaisance et de vide pour ne pas parler de légèreté, là où l’auteur touche à nos sentiments profonds. Et ce n’est pas parce que ces dames poussent la chansonnette que le cinéaste tente de réaliser une comédie musicale, genre qu’il faut laisser au cinéma américain.
Note: 5
Maurice Terrail
