Critique
Une vidéaste, Lise (Marina Hands), traverse le Canada d’est en ouest à bord du Transcanadien dont elle veut réaliser un film. En cours de route, elle se souvient des moments vécus avec son mari Vic, disparu mystérieusement (James Thierrée, petit-fils de Charlie Chaplin). Le train reste bloqué en gare de Gatchell (Ontario), là où vivait son ancien compagnon avant sa disparition. Elle fait la connaissance du médecin des lieux, Alex (Maya Sansa), qui se trouve être la seconde femme de Vic. Elles partagent des souvenirs et évoquent la personnalité complexe de ce danseur acrobatique qui, un jour, s’est évanoui dans la nature. Son corps n’a jamais été retrouvé.
Claude Miller nous offre un récit morcelé qui progresse et recule au gré du portrait de cet artiste isolé et torturé et de celui des deux femmes dont la relation s’avère difficile. L’intérêt de cette œuvre ne réside pas tellement dans un récit romanesque, jamais linéaire, mais dont l’architecture révèle une réflexion sur le sens de la vie, sur la mort vécue comme un néant, sur la création artistique liée à un certain déséquilibre psychique.
Ce film est certes difficile, mais aussi fascinant, difficile à raconter, mais riche en symboles. Par moment traînant en longueur, mais offrant des images superbes du Canada. Sans oublier la performance de James Thierrée qui nous fait penser à son génial grand-père.
Note: 17
Maurice Terrail
