Alive!

En 1997, un bateau d’émigrés albanais a sombré près des côtes italiennes; quatre-vingt-six personnes sont mortes noyées. Artan Minarolli leur rend hommage à travers ce film qui décortique l’une des raisons pour lesquelles on fuit son pays.

Koli (Nix Xhelilay) est étudiant à Tirana. Lorsque son père meurt, il retourne dans son village d’origine et y découvre qu’il est la personne désignée pour une lointaine vendetta. Il y a bien des années, son grand-père a tué un homme et la famille du défunt estime que c’est à lui de régler la dette. Pour Koli, une longue lutte commence.

«Mon film ne se résume pas à tuer et être tué. Au contraire, il est né d’un besoin de montrer les couleurs et la complexité d’un monde en pleine transition vers une réalité belle et mystérieuse à la fois», affirme le réalisateur. Alive! est avant tout le point de rencontre de deux modes de vie antagonistes. Celui d’une ville qui s’est ouverte à la modernité et celui des montagnes, demeuré résolument replié sur sa pauvreté, ses traditions, ses clans. Et surtout sur des codes ancestraux qui n’ont jamais été remis en question. Les deux univers se confrontent parfois, Koli en est une victime. Mais d’autres personnages aussi que l’on voit tenter de fuir la réalité quotidienne.

Portrait d’une Albanie qui peine à se débarrasser de ses démons, Alive! en montre aussi des paysages splendides. Incitent-ils à s’accrocher à ce pays? Pas vraiment puisque l’émigration se poursuit. Artan Minarolli rappelle que cette jeunesse a besoin d’autres choses que de coutumes qui brisent son destin. Partir est souvent l’ultime solution.