Animal Kingdom

Affiche Animal Kingdom
Réalisé par David Michôd
Pays de production Australie
Année 2010
Durée
Musique Antony Partos
Genre Drame
Distributeur montblanc
Acteurs Guy Pearce, Joel Edgerton, Ben Mendelsohn, James Frecheville, Jacki Weaver
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 640
Bande annonce (Allociné)

Critique

Se retrouver au sein - pour ne pas dire membre - d’une famille de criminels n’aide pas à prendre pied dans la vie. Alors comment trouver sa place? Voici un film noir qui surprend de bout en bout. On n’en ressort pas indemne…

Dans la banlieue de Melbourne, une rue comme tant d’autres ou presque, hormis l’atmosphère, lourde, qui s’en dégage et qui ne quittera plus le spectateur. Joshua (James Frecheville), un grand adolescent, s’y voit recueilli par les Cody, la famille d’une mère qu’il vient de perdre d’une surdose d’héroïne. Particularité de ses oncles sur lesquels règne en matriarche sa grand-mère? Ce sont des criminels notoires! Le clan vit retranché, méfiant, dans le moindre de ses faits et gestes, de policiers prêts à enfreindre la loi et jouer les justiciers pour coincer voire exécuter l’un ou l’autre membre de ladite famille. Autant dire que la froideur des comportements fait écho à celle des décors urbains, extérieurs ou intérieurs.

Suite au «meurtre» d’un membre du clan par la police, Pope (Ben Mendelsohn) trame une vengeance, qui prend Joshua au piège de la solidarité familiale. Y succombera-t-il ou acceptera-t-il de jouer l’infiltré des forces de l’ordre? Une longue partie d’échecs se joue, avec ses avancées et ses reculs, sans parler de ses surprises. Car même un petit pion, en l’occurrence la petite amie de Joshua, pourrait faire changer le cours d’une partie où avocat véreux et grand-mère indigne rivalisent de fourberie. Pourtant, une fois n’est pas coutume, ce ne sont pas les faits d’armes, hold-up ou braquages, qui retiennent l’attention, mais les liens qui unissent les membres de la famille Cody et la banalité de la vie criminelle. Toutefois, la loyauté sans faille qui les unit résistera-t-elle à l’arrivée d’un élément extérieur, Joshua?

Le personnage de «Smurf» («Schtroumpf» interprété par Jacki Weaver), mère/grand-mère, est très convaincant dans sa façon de diriger et de manipuler toute la tribu, où l’affection démesurée des siens ouvre sur tous les comportements possibles pour les défendre. Au sein de cette famille qui lui accorde malgré tout une place et semble lui faire confiance, Joshua peine à trouver ses repères, et s’avère incapable de comprendre ce qui mérite d’être défendu ou rejeté. Et l’inexpressivité récurrente de son visage traduit cette constante incapacité de se situer.

Les images même, parfois ralenties, expriment les doutes de Joshua ou de ses oncles à son sujet. Les hommes vacillent et les plans font de même. Aussi, là où un cinéaste américain aurait déployé la scène du tribunal et les violences commises, Michôd reste sobre et efficace, mais la froideur et le malaise qu’il fait naître n’en sont que plus prégnants.

A noter encore que ce film a obtenu le Prix du Sundance Festival 2010 et de nombreuses récompenses de l’Australian Film Institute.

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Serge Molla 17
Georges Blanc 15
Geneviève Praplan 18