Play

Affiche Play
Réalisé par Ruben Östlund
Pays de production Suède
Année 2011
Durée
Musique Daniel Bensi, Saunder Jurriaans
Genre Drame
Distributeur cinemathequesuisse
Acteurs John Ortiz, Johan Jonason
Age légal 12 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 679

Critique

Le décor, un plan général dans un centre commercial. Deux adolescents discutent de loin, mais leur voix est aussi présente que s’ils étaient sur écoute. Panoramique vers la gauche, une bande de jeunes du même âge mais de couleur les ont repérés comme proie. Dès le début de ce plan-séquence, le réalisateur donne le ton: exercice de style et malaise social.

Ses films précédents sont d’ailleurs connus pour leur humour décalé et leur clarté d’observation des comportements sociaux.
S’inspirant de faits réels qui se sont déroulés à Göteborg entre 2006 et 2008, Ruben Östlund met en scène les méfaits d’un groupe de jeunes immigrés africains qui, au moyen d’une stratégie élaborée, connue sous le nom de «coup du petit frère», n’eurent à utiliser ni violence physique ni menaces pour racketter des enfants à plus de quarante reprises.

Film sur le pouvoir, celui que les jeunes blacks prennent sur les jeunes blancs et celui édicté par la société de consommation fondée sur cette même idée du racket, PLAY déroule sa démonstration tout au long de plans-séquences très construits mais lassants par leur aspect répétitif. Le procédé consistant à immobiliser une caméra et d’attendre qu’il se passe quelque chose ou que des gens se pointent intrigue au début mais tourne très vite à vide.

A force de jouer avec nos réactions et de faire en sorte que le point de vue soit toujours «extérieur», c’est finalement à notre voyeurisme et à notre impuissance de spectateur que s’adresse le réalisateur. De plus, en s’épargnant toute explication sur les motivations des racketteurs, le film verse insidieusement vers une démonstration raciste qui en affaiblit le propos.

Georges Blanc


Dans un centre commercial, cinq gamins en abordent trois autres, début d’un racket révélateur. Tourné à Göteborg à partir d’un fait divers local, le vol est filmé dans sa continuité, car le «coup du petit frère» nécessite du temps. De l’abord de la victime jusqu’à l’éprouvante fin du voyage, une série de longs plans-séquences rythment ce film.

 

Ce qui intéresse d’abord le réalisateur, c’est la manière dont le groupe influence le comportement de l’individu: être ensemble ne signifie pas forcément être plus fort et mieux résister. Cela d’autant plus lorsque le groupe se voit perdre ses repères (moraux et spatiaux). Mais l’interrogation aborde non seulement la problématique des bandes de jeunes à la dérive ou en quête de survie, mais porte également sur la politique et les questions d’immigration et d’intégration - et c’est peut-être cette dernière partie la moins convaincante du film.

Les jeunes acteurs non professionnels expriment tous les registres d’émotion et rendent crédible cette fable trop contemporaine dans laquelle le spectateur est conduit à devenir voyeur. D’où il ressort avec un étrange malaise!

Serge Molla

Serge Molla

Appréciations

Nom Notes
Georges Blanc 11
Serge Molla 11
Nadia Roch 16
Daniel Grivel 14