Réalisé par | Pedro Almodovar |
Pays de production | Espagne |
Année | 2011 |
Durée | |
Musique | Alberto Iglesias |
Genre | Thriller, Drame |
Distributeur | Pathé Distribution |
Acteurs | Antonio Banderas, Marisa Paredes, Elena Anaya, Jan Cornet, Roberto Álamo |
Age légal | 16 ans |
Age suggéré | 16 ans |
N° cinéfeuilles | 637 |
Une fois de plus, Almodovar s’en sera retourné de Cannes sans Palme d’Or. Il faut reconnaître que La peau que j'habite ne compte pas parmi ses meilleures réalisations, même si un film moyen du flamboyant Espagnol reste un bon film... Le scénario est issu d’un thriller du regretté Thierry Jonquet, qui allait beaucoup plus loin dans la subtilité et le machiavélisme. Abandonnées, les traditionnelles égéries! La caméra se concentre sur le Dr Robert Ledgard (Antonio Banderas, ténébreux à souhait), chiroplasticien renommé, propriétaire d’une luxueuse clinique privée. Depuis que sa femme a subi d’atroces brûlures lors d’un accident de voiture, le praticien tente de mettre au point, à coup de greffes et de manipulations transgéniques, une peau résistant à toutes les agressions. Après des années de recherches, et au risque de se faire sanctionner par un comité d’éthique, il lui faut un cobaye humain pour expérimenter sa découverte. Il le détiendra dans sa somptueuse villa ornée de tableaux représentant des odalisques et des Maya plus ou moins desnudés.
Toujours grand maître de la photographie, Almodovar se perd dans l’anecdote et l’esthétisme puis sombre dans le Grand-Guignol. Dommage! On n’ose pas dire «manque de peau»...
Daniel Grivel
Je suis sortie frigorifiée de la projection du dernier film de Pedro Almodovar, La piel que habito (La peau que j’habite), présenté en compétition au 64e Festival de Cannes ce printemps.
Adapté par le flamboyant cinéaste espagnol, le polar Mygale du Français Thierry Jonquet est devenu un thriller noir effrayant et glacé, un catalogue de perversions, traversé de personnages gravement névrosés que le réalisateur observe d’un œil froid de clinicien dépourvu de toute émotion.
Le film, comme le titre l’indique, raconte une histoire de peau. Celle qu’un éminent chirurgien esthétique (Antonio Banderas) se met en tête de fabriquer artificiellement, après la mort brutale de sa femme brûlée dans un accident de voiture. Il veut créer une peau capable de résister à toutes les agressions. Pour tester son invention, il lui faut un cobaye. Le violeur de sa fille sera celui-ci. Commence alors un terrible huis clos entre le médecin vengeur et sa victime dont il commence par changer le sexe et qu’il séquestre.
Le scénario, de plus en plus tarabiscoté, enchaîne des rebondissements improbables et tombe dans le Grand-Guignol. S’y bousculent les thèmes qui obsèdent le cinéaste, la mutation des corps, la transsexualité, les manipulations génétiques, l’omniprésence des caméras et des écrans qui épient nos vies. Les images sont belles mais aussi vides que les décors de la clinique aseptisée du docteur Robert Ledgard, une sorte de Frankenstein ou de Mengele contemporain. On est très loin des tons baroques auxquels Almodovar nous avait habitués. Antonio Banderas, en vengeur ténébreux et cruel, est parfait, à mille lieues de son personnage de séducteur souriant.
Nicole Métral
Ancien membre
Nom | Notes |
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Daniel Grivel | 10 |
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