Critique
Francis débarque à Venise pour y écrire au calme son prochain roman. Il cherche à louer un endroit pour travailler. Il rencontre Judith, un agent immobilier, dont il tombe immédiatement amoureux. Judith insiste pour qu’il visite une maison isolée dans l’île de Sant’ Erasmo, dans la lagune de Venise. Francis lui propose comme on se jette à l’eau: «Si on habite ici tous les deux, je signe tout de suite.» Ils s’embarquent alors dans une vie de couple. Mais tout à son euphorie, Francis ne parvient plus à écrire. Le cadre idyllique et romantique de Venise, ainsi que la présence de Carole Bouquet et d’André Dussollier dans les rôles principaux, faisaient rêver et espérer que Téchiné confirme le talent que ses premiers films avaient révélé. Hélas, il faut déchanter. Le film raconte les tribulations sentimentales, familiales et artistiques de Francis, écrivain connu et bien installé dans la vie. Mais à la suite de celles-ci s’accrochent aussi quelques histoires humaines que Francis ne pourra s’empêcher de fouiller, de troubler, de bordéliser: une vieille amie-amante lesbienne, le fils de cette dernière, un jeune homme envahi de dégoûts divers, mais aussi, tout un petit réseau vénitien décadent où la fille de Francis, jeune mère indigne aime se perdre. Sans aucun doute, la barque est pleine.
Note: 11
Georges Blanc
