Hors Satan

Voilà un film où la puissance de la nature nous étreint, où chaque scène est intense avec pourtant très peu d’action, des dialogues réduits au minimum et pas de musique, juste la matière sonore faite de beaucoup de silence.

Au bord de la Manche, près d’un hameau et d’une rivière, demeure un homme qui vivote, braconne, prie et fait des feux. La fille d’une ferme prend soin de lui et le nourrit. Ils passent du temps ensemble dans un espace de dunes, de marais et de bois…

La qualité de la mise en scène réussit à faire émerger la force qui émane des personnages et de situations ordinaires, ou presque, ou si peu qu’elles en deviennent extraordinaires.

Un film radical et brut, avec des plans très larges et des gros plans, à la fois très composé et très simple, où il s’agit de percevoir autre chose que ce que l’on voit superficiellement, par-delà le bien et le mal. Et tant pis si l’on ne comprend pas tout, avec de nombreuses scènes qui échappent aux explications ou aux justifications.

En proximité avec Zola et Bernanos, HORS SATAN est un étrange objet cinématographique, de l’ordre de l’expérience pour chaque spectateur.