Avé

Affiche Avé
Réalisé par Konstantin Bojanov
Pays de production Bulgarie
Année 2011
Durée
Musique Tom Paul
Genre Drame
Distributeur trigonfilm
Acteurs Anjela Nedyalkova, Ovanes Torosyan, Martin Brambach, Svetlana Yancheva, Nikolay Urumov
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 637
Bande annonce (Allociné)

Critique

Parti de Sofia, Kamen, suite au décès d’un ami, se rend en stop à Roussé, dans le nord de la Bulgarie. Sur sa route, il rencontre Avé, jeune fugueuse de 17 ans, qui lui impose sa compagnie. Ce road movie se décline en étapes où Avé multiplie les fausses pistes, les mensonges et les histoires inventées, non dans son propre intérêt, mais pour contrer et parfois même aider autrui. Ainsi se fait-elle passer par exemple, lors d’une veillée funèbre, pour la petite amie du suicidé. L’humour et le drame se tissent au fil des séquences du récit où les deux jeunes adultes prennent progressivement conscience de la vie et de ses troubles, alors qu’ils n’en mesureront que plus tard l’importance.

Cette fiction fort attachante est portée par deux solides comédiens qui tout à la fois traduisent une profonde mélancolie et sont les révélateurs d’un avenir ouvert. Ainsi, ce long métrage, qui est le premier d’un réalisateur bulgare à suivre, franchit-il largement les frontières du pays dans lequel il a été tourné.

Serge Molla


Le réalisateur bulgare emmène ses deux acteurs sur les routes de Bulgarie et fait découvrir un pays dont la tristesse est symbolisée par une pluie incessante. D’ailleurs, plus qu’une histoire, c’est une ambiance que décrit Bojanov, à travers l’itinéraire brouillé de Kamen (Ovanes Torosyan) et d’Avé (Anjela Nedyalkova).

Kamen est parti en stop pour aller dans un village du nord, participer à l’enterrement d’un ami. En route, il rencontre Avé qui s’accroche à lui. Le jeune garçon comprend vite qu’il a affaire à une mythomane qui s’adapte parfaitement aux aléas du voyage. Lui, au contraire, forge son identité sur la franchise. Chemin faisant, toutefois, il comprend mieux les raisons de ses mensonges et finit par s’attacher à elle.

Au moment où ils se rencontrent, les deux protagonistes ignorent tout l’un de l’autre; ils se rejoignent dans le même présent. «Je voulais qu’ils se trouvent dans une posture similaire; ils sont sur la route et obligés d’affronter des événements dramatiques dont ils ne perçoivent pas l’importance», explique le réalisateur. Ils y répondent chacun avec leur expérience, chacun avec la fragilité de son adolescence. La mort, l’amour, la vie et sa routine mélancolique, tout cela s’embrouille dans leur conscience. Ni l’un ni l’autre ne se sentent à l’aise dans leur pays et dans leur existence. Il se dit qu’il va chercher ailleurs le goût de vivre, elle est déjà partie en se réfugiant dans le rêve.

L’idée est belle, la peinture réussie, les comédiens excellents et la Bulgarie qui trouble l’écran donne le vague à l’âme. Mais, au bout d’un moment, le fil trop ténu du scénario menace de craquer, le film semble s’enliser et perdre de sa consistance. Jusqu’au sympathique retournement des derniers plans.

Geneviève Praplan

Ancien membre

Appréciations

Nom Notes
Serge Molla 14
Geneviève Praplan 15
Georges Blanc 13
Daniel Grivel 13