Critique
Dans un après-midi caniculaire de la banlieue de Marseille, quatre parcours vont se croiser. Ceux de Stéphane et Luigi, deux cousins à peine sortis de l’adolescence, de Georges, ancien ouvrier et délégué syndical à la retraite, d’Amélie, la petite amie de Luigi, et d’Anna, la mère d’Amélie. Quatre vies quotidiennes semées de blessures, d’humiliations, de peurs et de fatigue, qui vont converger vers une tragédie, suggérée dans la première séquence.
Le réalisateur a choisi de décrire la complexité du drame sans chercher à l’expliquer. «L’action se passe pendant les huit dernières heures avant le dénouement. Je montre des personnages ordinaires confrontés à un quotidien âpre mais rarement spectaculaire. Loin des clichés sur la vie des cités, le film révèle peu à peu la mécanique de la tragédie.» Cette œuvre traite donc de la rupture entre l’univers de l’adolescence, avec ses jeux, son insouciance, ses passions amoureuses, et celui, plus rude, des adultes au travail, ou sans travail, avec leur autorité, leurs responsabilités et leurs limites.
Le film est construit en plusieurs mouvements, comme une structure musicale, au sein de laquelle plusieurs thèmes se déploient, se répètent et se réinterprètent. L’inconvénient du genre est la répétition forcée de certaines scènes, qui viennent casser le rythme. Demeurent des moments saisissants comme la crise de panique de la mère avant une opération délicate, ainsi que l’humiliation subie par le vieil homme, pris en flagrant délit de vol à l’étalage.
Georges Blanc
