Critique
Puisqu'on joue sur les mots (le personnage incarné par Daniel Auteuil connaît une mauvaise passe psychologique mais, prostitué, il lui arrive aussi de faire une mauvaise passe): putain de film, ou film de putains!
Pierre (un Français peut-il se prénommer autrement si l'action se passe à Londres?...), prof de littérature à Paris, plaque sa femme et son fils; à 45 ans, il se sent mal dans sa peau et rêve de refaire sa vie de ma-nière moins programmée. Il sera servi: d'abord serveur dans un bar à café des quartiers chauds londoniens, il est engagé comme «escorte», accompagnateur à tout faire pour dames esseulées. Le bouche-à-oreille (si l'on ose dire) fonctionne bien, et le «french lover» fait un tabac au risque de se brûler les ailes.
Le film, écrit et réalisé par Michel Blanc (déjà scénariste de GROSSE FATIGUE), bénéficie du talent de Barry Ackroyd, cadreur de Ken Loach; le montage est nerveux, quelques phrases font mouche. Mais, à part le fait que ce soit un homme qui fasse commerce de ses charmes, l'histoire ne se distingue en rien de celle d'une déchéance féminine, et finit en queue de poisson.
Au cru paradis des amours tarifiées, que la chair est triste!
Daniel Grivel