Curling

Affiche Curling
Réalisé par Denis Côté
Pays de production Canada
Année 2010
Durée
Genre Drame
Distributeur Zinéma
Acteurs Emmanuel Bilodeau, Philomène Bilodeau, Roc LaFortune, Sophie Desmarais, Muriel Dutil
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 637
Bande annonce (Allociné)

Critique

Jean-François Sauvageau (Emmanuel Bilodeau) et sa fille Julyvonne (Philomène Bilodeau), 12 ans et astigmate, habitent une petite maison le long d’une route canadienne, assez loin de tout, et plongés dans une nature hivernale et rude. Le père, sauvage, porte bien son nom et vit de petits boulots (il s’occupe des nettoyages d’un bowling et d’un modeste motel). Sa fille, il l’élève à sa façon, la surprotégeant, tout en refusant de l’envoyer à l’école. Un père bizarre, une éducation qui ne l’est pas moins, et une existence à deux très particulière. Ce père et cette fille, le cinéaste va tenter de les suivre, accompagnant leurs trajectoires de rencontres imprévues ou d’événements tragiques. Un tel cheminement en marge du monde leur permettra, ou même les obligera, bousculés qu’ils seront par une série d’événements inattendus et macabres, à quitter leur solitude et à se mettre en rapport avec leur entourage.

Pas de véritable histoire à raconter dans ce film qui se présente comme une suite d’épisodes assez lâchement reliés les uns aux autres, sans logique apparente, et parfois sans souci de signification précise. Au travers de ce qu’ils vivront, Julyvonne et son père parviendront sans doute à mûrir, même si, au-delà de leur complicité et de leur affection réciproque, on ne voit pas se dégager devant eux un avenir très clair.

On sait que le curling est un sport d’adresse et de précision: il s’agit de diriger de grosses pierres rondes qui glissent et se heurtent les unes aux autres, à la surface de la glace, et de les placer dans le cercle central, qu’on appelle la «maison»… L’image est claire: dans CURLING, les personnages glissent aussi à la surface du monde, se touchent, se rencontrent, sans qu’on connaisse leurs origines ou leurs antécédents historiques (la mère, par exemple, est en prison, mais on ne sait pourquoi). Subsistent ainsi des zones d’ombre, surgissent des sauts dans le temps, les ruptures de ton qui demandent au spectateur un travail de recomposition permanent, sollicitant fortement son imagination. La démarche est intéressante, mais le spectateur peut aussi manifester un certain découragement, placé qu’il est devant un puzzle compliqué, et dont il cherche quelques morceaux manquants.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 12