Fille du puisatier (La)

«Le puisatier est l’un des plus beaux personnages de Marcel Pagnol; j’ai sauté sur l’occasion.» Plus encore, il a voulu le mettre en scène. Daniel Auteuil signe ainsi son premier film. Non qu’il se voie en réalisateur, mais à cause d’une affinité pour Pagnol qu’il n’a jamais perdue depuis Jean de Florette (1986).

La version originale a été tournée en 1940, pendant l’invasion allemande. Raimu, Fernandel et Josette Day en tenaient les rôles principaux. Marcel Pagnol en a signé la réalisation et les dialogues. C’est un film de caractères qui se définissent à travers l’histoire d’une jeune fille, Patricia (Astrid Bergès-Frisbey), éconduite par la famille du jeune homme, Jacques (Nicolas Duvauchelle), qui l’a mise enceinte. Sur fond de guerre, le puisatier de père (Daniel Auteuil) de Patricia cherche à sauver l’honneur de son nom.

Jouant l’innocence contre le calcul, la pauvreté contre la richesse, cette histoire conserve de la fraîcheur et de la poésie, Mais elle a pris de l’âge. Excellent dans son rôle, Daniel Auteuil l’est moins derrière la caméra. Gardant trop d’éléments, il néglige la force de la suggestion. La fin donne l’impression que les comédiens ne savent que faire. Beaux panoramiques, ampleur de la nature, innocence, tout compose une œuvre de facture classique, qu’on voit tout de même avec plaisir, pour la qualité du texte, quand les acteurs ne s’oublient pas dans un «Vous êtes qui?»...