Critique
Voici le 51e film d’animation classique des studios Disney, réalisé sur l’impulsion de l’un des directeurs de création, John Lasseter (ex-Pixar). Le retour à la tradition se traduit aussi dans le choix du sujet: le premier long métrage d’animation consacré à l’ours en peluche né dans les années 20 sous la plume d’A. A. Milne et le crayon délicat d’E. H. Sheppard et doudou préféré du bestiaire de Christopher Robin. C’est ainsi que l’on retrouve avec plaisir Porcinet, Bourriquet, Maître Hibou, Maman Gourou et son petit, Tigrou et un Coco Lapin évadé des bobines de Tex Avery...
Pour le chroniqueur, qui conserve précieusement pour avoir bercé son enfance Les Histoires et La Maison d’un ours comme-ça parues en 1946 aux Presses de la Cité, le film est fidèle au modèle imprimé. Winnie est toujours prêt à manger «un petit quelque chose» voire un «grand petit quelque chose», à savoir du miel dont il est si friand... Les caractères des personnages correspondent aux types voulus par Milne; la Forêt des rêves bleus est telle qu’on se l’est imaginée. L’interactivité reliant le narrateur aux protagonistes est respectée, et les jeux avec les caractères d’imprimerie sont amusants.
Bien sûr, on aurait aimé voir le film en V.O., avec notamment les voix de John Cleese pour le récit et de Jim Cummings (vétéran Disney) pour Winnie. Mais assister à une avant-première en V.F. au milieu d’un parterre de mômes ravis - ceux qui se trouvaient pour la première fois au cinéma ont reçu un diplôme... espérons qu’ils deviendront des fidèles des salles obscures - a été un moment délicieux et a montré que la magie du dessin animé traditionnel fonctionne toujours.
Note: 15
Daniel Grivel
