Critique
Becca (Nicole Kidman) et Howie Corbett (Aaron Eckhart) forment un couple uni mais, dès les premiers plans, on devine les tensions qui les hérissent trop souvent l’un contre l’autre. Leur histoire se met en place progressivement; c’est la mort de leur fils, huit mois plus tôt, qui en a fait des écorchés vifs. Ils réagissent différemment à leur deuil et toute leur vie semble avoir été décalée. Ils ne parviennent pas à reprendre pied sur la bonne rive. On n’en dira pas plus, car le principal intérêt du film est la façon dont est révélé le passé. Ni trop lente, ni trop rapide, sans rupture lorsqu’on aborde franchement le présent, toutes les cartes en main.
Voici, en quelques mois, le troisième film sur le deuil d’un enfant. Outre la qualité d’interprétation de Nicole Kidman et d’Aaron Eckhart, celui-ci apporte une observation élargie de la culpabilité, mais sans trop s’y étendre. C’est une œuvre sensible, empathique, justement économe en dialogues, mais un peu artificielle et qui se perd parfois dans l’anecdote.
Autour du couple qui cherche à retrouver la paix, trop de conseils, de psychologie à bon marché rappellent que ce drame se déroule aux Etats-Unis et que, malgré l’uniformisation de la planète, le «style» de vie et les goûts y sont toujours différents qu’en Europe; plus enclins aux mélodrames, aux bons sentiments, aux confidences si largement partagées qu’elles en perdent leur sens.
Note: 12
Geneviève Praplan