Dernier Eté de la Boyita (Le)

Affiche Dernier Eté de la Boyita (Le)
Réalisé par Julia Solomonoff
Pays de production France, Argentine, Espagne
Année 2009
Durée
Musique Sebastian Escofett
Genre Drame
Distributeur inconnu
Acteurs Mirella Pascual, Guadalupe Alonso, Nicolas Treise, Gabo Correa, Maria Clara Merendino
Age légal 16 ans
Age suggéré 16 ans
N° cinéfeuilles 633
Bande annonce (Allociné)

Critique

Luciana (Maria Clara Merendino) et sa petite sœur Jorgelina (Guadalupe Alonso) avaient l’habitude de jouer dans la Boyita, la vieille caravane garée au fond du jardin. Mais, cette année, Luciana, désormais adolescente, devient une étrangère pour Jorgelina. La première s’en ira quelque part en vacances avec sa mère, tandis que la plus jeune passera l’été avec son père, dans une hacienda de l’Entre Rios, dans la pampa argentine. Pour elle, c’est bientôt la fin de l’enfance et les premiers émois amoureux. Elle fera là-bas la connaissance de Mario (Nicolas Treise), le fils des paysans voisins, un garçon blond élevé à la dure et dur à la tâche. Ils découvriront tous deux les troubles et les mystères de leur identité sexuelle. Mario, dont les mues de son corps sont inattendues, souffre d’une singularité et porte en lui un secret dont Jorgelina se trouvera détentrice.

LE DERNIER ETE DE LA BOYITA est un film sur l’éveil des sens, raconté par les yeux d’un enfant. La réalisatrice Julia Solomonoff dit être remontée aux souvenirs de sa propre enfance: sa mère lui avait raconté qu’un adolescent de la campagne voisine avait des menstruations. Sur ce sujet délicat, la cinéaste a choisi une approche poétique et sensorielle, évitant les faux pas et usant à bon escient de l’ellipse. Le film ménage dès lors, dans l’intrigue, des zones d’ombre et de lumière, change parfois de point de vue, révèle les confidences pudiques et murmurées des enfants, les silences pesants et le caractère entier - voire brutal - des parents de Mario. Tout cela sans porter de jugement, à travers des images simples, des personnages attachants et décrits à (bonne) distance, dans une volonté de ne pas aller au-delà d’une description naturaliste minutieuse et délicate, voire d’une simple esquisse. Peut-être sont-ce là d’ailleurs les limites de ce film qui donne parfois l’impression de ne pas vouloir en dire plus, de se borner à indiquer des pistes - sans les suivre -, de suggérer plutôt que de (dé)montrer.

Jorgelina rentrera chez elle, à la fin des vacances, et sa sœur Luciana ne réussira pas à obtenir d’elle qu’elle lui raconte ses secrets: sa sœur cadette aura découvert, cet été-là, qu’il y a des choses qu’il faut garder pour soi. Cela s’appelle l’intimité.

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 14
Daniel Grivel 14
Georges Blanc 15