We Want Sex

Affiche We Want Sex
Réalisé par Nigel Cole
Pays de production Grande-Bretagne
Année 2010
Durée
Musique David Arnold
Genre Drame, Historique, Comédie
Distributeur elitefilms
Acteurs Miranda Richardson, Bob Hoskins, Rosamund Pike, Sally Hawkins, Geraldine James
Age légal 7 ans
Age suggéré 14 ans
N° cinéfeuilles 632
Bande annonce (Allociné)

Critique

Réalisateur (entre autres) de deux comédies dramatiques (Saving Grace, 2000, et Calendar Girls, 2003), Nigel Cole aborde ici la comédie socio-historique. S’inspirant librement d’événements réels - les trois semaines de grève qui ont touché, en 1968, l’usine anglaise Ford de Dagenham, l’une des plus importantes d’Europe -, il raconte l’histoire de Rose Boland, une ouvrière qui découvre tout à coup que les hommes sont beaucoup mieux payés que les femmes, pour faire le même travail et souvent moins bien… Elle prendra la tête du mouvement contestataire.

Le titre du film fait référence aux panneaux portés à bout de bras par les grévistes féminines: «We Want Sex Equality!» (le dernier mot de leurs banderoles disparut rapidement, pour le plus grand plaisir des petits rigolos…) Leur revendication sera finalement prise en compte par le gouvernement: la ministre (travailliste) Barbara Castle rencontrera une délégation des ouvrières de Dagenham et les grévistes accepteront de reprendre le travail après avoir négocié un salaire plus proche (92%) de celui des hommes. En 1970 les entreprises auront cinq ans pour mettre en place la réforme du «Equal pay act».

Dans le film de Nigel Cole Rose Boland s’appelle Rita O’Grady (excellente Sally Hawkins, révélée par Be Happy, de Mike Leigh). Avec plusieurs centaines de femmes elle assemble des revêtements et coud les tissus qui recouvriront les sièges des futures voitures Ford. C’est elle qui découvrira la discrimination sexuelle dans le travail: soutenue par son amie Connie (Geraldine James) et par le syndicaliste Albert Rassingham (Bob Hoskins), elle convaincra ses collègues de quitter les ateliers. Le film suivra l’évolution de la crise (tentatives de négociation, plaintes et procès, lettres de licenciement) sans oublier ses effets collatéraux: la vie personnelle et familiale de Rita sera perturbée, certaines de ses amies lui retireront soutien et amitié. Le scénario a tendance alors à s’égarer dans les faits divers… Film social? Comédie dramatique? We Want Sex se situe entre deux, ménageant tension et détente, la violence restant essentiellement verbale et la contestation politique «soft». Nigel Cole n’est pas Ken Loach, peu s’en faut…

Retour sur des événements importants pour l’Angleterre de 1968 (pour le reste de l’Europe aussi, on se rappelle où en était le mouvement féministe helvétique à cette époque) et évocation honnête d’un combat nécessaire, le film hésite toutefois entre la «grande Histoire» et les petites histoires… Les rôles secondaires (le mari de Rita, la femme d’Albert et d’autres encore) sont là, on le sent bien, pour éviter tout glissement vers un propos plus (ou trop?) engagé. Mais le tableau de la fin des années 60 que nous propose Nigel Cole est sans doute honnête. La mise en scène est harmonieuse et efficace, la direction des acteurs au-dessus de tout soupçon: tous les comédiens assurent, comme on dit, et permettent à cette histoire vivante et colorée de se présenter comme un tableau d’époque intéressant qui permet (en même temps) au spectateur d’éviter de se prendre la tête…

Antoine Rochat

Appréciations

Nom Notes
Antoine Rochat 14
Daniel Grivel 15
Anne-Béatrice Schwab 15