Fight Club

Affiche Fight Club
Réalisé par David Fincher
Pays de production U.S.A., Allemagne
Année 1999
Durée
Musique The Dust Brothers
Genre Thriller, Drame
Distributeur UFD
Acteurs Jared Leto, Brad Pitt, Edward Norton, Helena Bonham Carter, Meat Loaf
Age légal 18 ans
Age suggéré 18 ans
N° cinéfeuilles 381
Bande annonce (Allociné)

Critique

ALIEN, SEVEN, THE GAME: David Fincher a déjà aligné un palmarès intéressant. Avec FIGHT CLUB, il s'est laissé inspirer par un roman sulfureux de Chuck Palahniuk et fait passer l'ultime Kubrick pour un spectacle de patronage... On n'est en tout cas pas loin d'ORANGE MECANIQUE, et on sort de la salle aussi barbouillé. C'est du cinéma à l'estomac, émaillé d'images subliminales, et on en prend en pleine poire.

Le narrateur (Edward Norton) est un jeune cadre évoluant tant bien que mal dans un univers glauque et glacé, fréquentant des séances de thérapie de groupe (il se sent mieux quand il se compare à des gens plus mal lotis que lui). Il fait la connaissance d'une sorte d'anarchiste, Tyler (Brad Pitt, excellent), qui rêve de tout faire sauter, au propre comme au figuré; ce personnage trouble, qui gagne sa vie en vendant à des boutiques de luxe des savonnettes fabriquées à partir de résidus de liposuccions (!), met en place des Fight Clubs, associations clandestines de mastards se battant à mains nues et destinées à devenir des sections de vigiles subversives. Ajoutez une histoire d'amour torride avec Marla (Helena Bonham Carter, aussi bonne en ange maléfique qu'en vierge victorienne...), et vous avez les ingrédients d'un film décoiffant, comme on dit, voire scalpant.

Formellement, FIGHT CLUB est brillant. Fincher, pro du clip et du film publicitaire, sait admirablement manier les images et diriger les acteurs. Montage nerveux, dialogues à l'emporte-pièce, musique efficace: le produit est bien conditionné, et on aimerait lui donner une bonne note. Mais le réquisitoire contre une certaine société de consommation est un peu court et fleure des slogans déjà entendus depuis quelques décennies. Il est vrai que si, sur le plan économique, les Etats-Unis sont en avance (?), l'Europe, elle, est en train de prendre conscience d'un système reléguant l'être humain au rang de quantité négligeable. Mais, peut-être faut-il effectivement lancer l'artillerie contre ce laminoir?

Quoi qu'il en soit, un film pour spectateurs avertis et aux nerfs solides.

Daniel Grivel