Ander

Ander (Josean Bengoetxea), la quarantaine, célibataire, vit dans une maison isolée du pays basque espagnol, avec sa mère et sa sœur. A côté de son travail à l’usine, il s’occupe du bétail de la ferme. Le jour où il se casse une jambe et se retrouve plâtré pour quelques semaines, on embauche un jeune immigré péruvien pour le remplacer à la ferme. Le nouveau venu bouleverse bientôt la routine familiale en même temps qu’il trouble de plus en plus Ander.

Autant chronique familiale que film de mœurs, scandée par des noces et des obsèques, résolument naturaliste, cette œuvre décrit la vie qui s’écoule de façon immuable dans une société rurale où l’expression des sentiments et la vie sexuelle sont secondaires. Si l’approche de cette thématique est louable, si la réalité du contexte social est bien relevée, si la solitude et l’amour homosexuel sont traités avec pudeur, on peut regretter cependant que la réalisation soit empreinte d’une lenteur qui touche à la pesanteur. L’intrigue aurait gagné à être plus resserrée, particulièrement dans la première partie du film. Il n’empêche, cette première œuvre basque témoigne de qualités humaines prometteuses et nous laisse songeurs face à des hommes et à des femmes en recherche d’identité.