Réalisé par | Jean-Pierre Améris |
Pays de production | France, Belgique |
Année | 2010 |
Durée | |
Musique | Pierre Adenot |
Genre | Comédie, Romance |
Distributeur | frenetic |
Acteurs | Benoît Poelvoorde, Isabelle Carré, Lorella Cravotta, Lise Lametrie, Swann Arlaud |
Age légal | 7 ans |
Age suggéré | 12 ans |
N° cinéfeuilles | 629 |
Jean-René (Benoît Poelvoorde), patron d’une fabrique de chocolat sur le point de déposer son bilan, et Angélique (Isabelle Carré), chocolatière de métier, sont tous deux de grands émotifs. Même passion - le chocolat -, et même timidité maladive qui produit des chaleurs (pour le premier) et des évanouissements (pour la seconde). Chacun vit de son côté, mais le destin va les faire se rencontrer - opération compliquée quand on ne parvient déjà pas à vivre seul et en harmonie avec soi-même. Mais avec l’aide d’un bon psy…
Un thème original (l’hyperémotivité et ses conséquences) qui va glisser en cours de route vers la comédie sentimentale un peu rebattue, flirtant avec la caricature. Jean-Pierre Améris se moque gentiment (et finement) du handicap de ses deux protagonistes, puis se laisse entraîner, la musique aidant (on a droit à la chanson tzigane des Yeux noirs, interprétée par Poelvoorde, et à une incursion rapide dans le genre de la comédie musicale américaine des années 40), vers un duo comico-romantique sans trop de surprises. Les émotifs anonymes tiennent avant tout par le talent des acteurs, et à ce jeu-là c’est Isabelle Carré qui l’emporte par sa légèreté, par sa capacité à faire vivre son personnage et à créer l’émotion. Son complice Poelvoorde, moins discret, ne parvient pas toujours à maîtriser sa vivacité comique et ses tics d’acteur. Mais le couple fonctionne, avec complicité, et le film peut prendre tout à coup de l’épaisseur, se chargeant inopinément d’émotion, avec la première rencontre au restaurant - dans le genre comédie légère -, ou certaines séquences où le second degré s’installe, lors de tête-à-tête entre les deux protagonistes principaux, révélant subitement la richesse des personnages.
Jean-Pierre Améris sait parler, avec délicatesse et humour, de la fragilité humaine, et le tableau qu’il dresse ici de la timidité et des angoisses maladives de ses héros sait éviter toute clownerie. La démarche se veut sans prétention, et se présente comme une fable amusée. Reste que la comédie a de la peine à surprendre et qu’il faut porter son attention sur les comédiens - dans deux rôles casse-gueule dont ils se tirent fort bien - plutôt que sur les ingrédients d’une passion (?) chocolatière parfois poussive, et au final attendu.
Antoine Rochat
Nom | Notes |
---|---|
Antoine Rochat | 13 |
Georges Blanc | 15 |
Daniel Grivel | 15 |
Anne-Béatrice Schwab | 15 |